La Wallonie inaugure sa plateforme CyberWal : "La Région doit être souveraine puisqu’elle vise à protéger les intérêts vitaux du pays"
CyberWal a pour objectif de fédérer les acteurs wallons actifs dans le domaine de la cybersécurité et répondre aux besoins de recherche, de formation et d'innovation.
Publié le 13-05-2022 à 14h43 - Mis à jour le 07-10-2022 à 14h11
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La plateforme Cyberwal, qui vise à rassembler l'ensemble des acteurs de la cybersécurité au Sud du pays, a été officiellement inaugurée ce vendredi dans le parc Galaxia de Transinne, en présence entre autres du secrétaire d'Etat pour la Relance et les Investissements, Thomas Dermine, et du ministre wallon de la Recherche et du Numérique, Willy Borsus. Institut virtuel destiné à promouvoir la recherche, l'innovation et la formation en cybersécurité, CyberWal rassemble notamment l'ensemble des chercheurs travaillant sur la cybersécurité au sein des universités et des Centres de Recherche agréés (CRA) wallons.
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Ses objectifs sont multiples : fédérer les acteurs du secteur; développer une offre de formation adéquate, en lien avec les besoins des entreprises; stimuler la recherche et le transfert de technologies au profit de la société mais aussi répondre aux besoins du tissu socio-économique régional.
Son ambition, elle, est claire : placer la Wallonie dans le top européen en matière de cybersécurité.
Un problème qui concerne toutes les entreprises
"Aujourd'hui, les menaces évoluent et s'intensifient, notamment en raison du contexte géopolitique. A partir du moment où une entreprise paie ses salariés avec un ordinateur, elle peut être victime de cybercriminalité. C'est ça la réalité", a expliqué, lors de l'inauguration, Axel Legay, professeur à l'Ecole Polytechnique de l'UCLouvain et fondateur de Cyberwal.
"Et c'est particulièrement vrai pour les secteurs de haute technologie, fortement présents en Wallonie. Le seul moyen d'assurer une protection de leurs productions innovantes, c'est en disposant d'une technologie sécurisée et de travailleurs hautement qualifiés", a-t-il ajouté en rappelant que le coût de la cybercriminalité à l'échelle mondiale, avait atteint, l'an passé, quelque 6 000 milliards de dollars.
"Nombreux sont les préjugés en la matière : 'c'est un coût', 'on ne sera jamais attaqué'… or, les entreprises attaquées ont toutes perdu plus d'argent que si elles avaient investi dans des protections. Ces préjugés limitent aujourd'hui drastiquement le déploiement et la mise en œuvre de la cybersécurité en Région wallonne. Or, pour être efficace, elle doit être souveraine puisqu'elle vise à protéger les intérêts vitaux du pays. De plus, l'accélération de la numérisation de l'économie force à l'informatisation. Tout acteur est donc susceptible d'être attaqué et ce quel que soit son secteur d'activité",a-t-il également expliqué.
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En 2021, la Belgique enregistrait quant à elle 650 cyberattaques par semaine, a pour sa part souligné le ministre Borsus.
Avec Cyberwal, "notre volonté a été de doter la Région d'une ligne directrice permettant de traduire son ambition majeure en matière de cybersécurité. Nous avons également voulu fédérer et introduire de la cohérence dans nos initiatives" alors que 16,5 millions du plan de relance sont dédiés à cette question, a-t-il expliqué.
"Cette initiative me réjouit pour plusieurs raisons. Elle concerne un domaine d'importance stratégique et la crise russe nous le rappelle; elle rassemble différents acteurs essentiels qui travailleront ensemble et elle met en place un véritable écosystème cyber en Belgique et en Wallonie en particulier", s'est enfin félicité Thomas Dermine. "Elle fait aussi le lien avec différentes initiatives belges et européennes en matière de cybersécurité, dont les activités de l'ESEC (European Space Security and Education Centre), un centre opérationnel de l'Agence spatiale européenne, pour lesquelles cette dernière et la Belgique ont investi et continueront d'investir", a-t-il conclu.