Informatique, ingénierie, intelligence artificielle… La présence des femmes plus que jamais nécessaire
Une chronique signée Roald Sieberath, multi-entrepreneur, coach de start-up et responsable du Forum Transition pour LeanSquare, professeur invité à l’UCLouvain et à l’UNamur
Publié le 12-03-2023 à 08h05
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Ce mercredi 8 mars, c’était la Journée internationale des droits de femmes. L’Onu avait choisi de placer la campagne 2023 sur le thème DigitALL : pour un monde digital inclusif, innovation et technologies pour l’égalité des sexes.
On peut faire le constat que les technologies, lorsqu’elles sont bien utilisées, peuvent être un vecteur d’émancipation par l’accès à l’information, à la formation, aux opportunités du numérique. Il n’y a pas le moindre doute que le “monde du numérique” peut convenir aussi bien aux femmes qu’aux hommes : si on se rappelle les débuts de l’informatique, c’étaient même souvent des femmes qui œuvraient autour des premiers calculateurs. On peut le voir dans le film Les femmes de l’ombre : ce sont des femmes, noires de surcroît, qui ont joué un rôle clé à la Nasa pour les calculs orbitaux dans les années 1960.
Pour que des carrières numériques soient possibles pour les femmes, il faut veiller à ne pas multiplier les obstacles, et dès le plus jeune âge : il faut que le matériel, que les cours de code soient aussi naturellement accessibles aux filles qu’aux garçons. On ne soulignera jamais assez l’importance dans l’éducation des programmes dits “Stem” (Science, Technology, Engineering,&Math, ou 'Steam’en y ajoutant le A de Art). La familiarité avec ces sciences “dures” est essentielle pour naviguer le monde technologique d’aujourd’hui. Les facultés de médecine (où les filles sont aujourd’hui majoritaires) démontrent bien que les carrières scientifiques exigeantes peuvent parfaitement convenir aux femmes. Mais on devrait encourager davantage à s’engager dans des études d’informatique ou d’ingénieur, où elles ne représentent encore qu’un quart des étudiants.
Cela rejoint le constat de l’Onu : les femmes ne représentent que 22 % des travailleurs en Intelligence Artificielle. Et il est connu que les systèmes IA, dans la mesure où ils sont alimentés par les contenus de notre société, en reflètent également les préjugés. Dans une étude portant sur 133 systèmes IA, 44 % présentaient des biais de genre. Dans la mesure où la familiarité au numérique va conditionner l’accès à des métiers nouveaux, des opportunités d’entrepreneuriat, il est impératif d’encourager la diffusion des formations au numérique de la façon la plus large envers les femmes.