Comment réduire la facture environnementale du commerce en ligne ?
Des aménagements subtils des sites de vente permettraient de réduire significativement les retours de certains produits.
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Publié le 15-05-2023 à 16h50 - Mis à jour le 15-05-2023 à 18h10
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Les deux associations représentatives du commerce en ligne, BeCommerce et SafeShops.be, ont présenté lundi les résultats d’une étude sur les pistes de transformation du secteur vers un modèle plus durable. L’idée ? Sur base des résultats d'une étude réalisée par Why5Research à la demande de la ministre des Postes et vice-première ministre Petra De Sutter, mettre en évidence les idées et les bonnes pratiques en la matière de commerce en ligne, ce qui serait à la fois rentable pour notre société et pour les entreprises du secteur. Le principe ? Analyser les données récoltées au sein de ces entreprises dont l’essentiel du trafic passe par les canaux numériques. La cible ? Le problème des retours, notamment dans l’habillement, générateur de gaspillage de biens et de pollution par les transports.
On sait en effet que la rentabilité des modèles de mode en ligne est mise à mal par la possibilité offerte aux clients de renvoyer des articles ne correspondant pas aux attentes. L’étude a été réalisée en collaboration avec les boutiques en ligne Torfs.be et The Fashion Society (ZEB. be) qui ont donné accès à leurs données, mettant en évidence l’efficacité de présentations complémentaires dans celles de leurs articles. Ainsi, l’étude a mesuré l’impact de l’ajout d’un tableau des tailles, de conseils sur les tailles, et photos prises par d’autres consommateurs.
Influence réelle sur les retours
Sur le site de Torfs.be, le tableau des pointures sur la page relative aux collections de deux marques de chaussures “a permis de réduire de 5 % le nombre de colis retournés, soit une réduction de 68 kg de CO₂ pour cette seule gamme de chaussures. Cela correspond à une économie moyenne de 7,5 € par retour, soit plus de 10 % de la valeur moyenne de la transaction”.
Pour les vêtements, les résultats sont moins aisés à analyser, mais sur le site Zeb.be, l’étude a pu évaluer les effets de la présentation enrichie d’articles spécifiques reprenant les mensurations du mannequin, et la taille des vêtements portés, plus des photos à 360°. Les groupes test étudiés dans cette recherche ont retourné moins d’articules que la moyenne. Sur le site Torf.be, l’étude a évalué l’impact de la présence de photos prises par des consommateurs sur l’approche du client. “L’idée de départ était que les acheteurs auraient davantage confiance dans le produit et achèteraient de manière plus réfléchie. À la fin de l’étude, il a été constaté que les produits auxquels ces photos avaient été ajoutées faisaient l’objet de moins de retours”, assurent les auteurs.

Analyse par secteur
Pour les spécialistes de BeCommerce, le débat sur les retours en matière de commerce électronique doit être nuancé. Greet Dekocker, managing director de BeCommerce, estime qu’il faut étudier le problème par secteur. “Les types de produits les plus concernés sont ceux pour lesquels le produit doit convenir, par exemple dans le cas des vêtements, des chaussures ou des meubles”.
Pour le public, il faut aussi mettre en évidence que la problématique des retours et du gaspillage énergétique ou même matériel n’est souvent que le fait de ces secteurs. Alors que, souligne Greet Dekocker, “de nombreuses catégories de produits, notamment les produits alimentaires ou les produits de beauté, ne font l’objet que de peu, voire d’aucun retour de colis”. Et d’expliquer qu’en Chine, “des expériences de cabines d’essayage virtuelles ont permis de réduire les retours de 30 à 54 %”.