Le créateur de vidéos StoryMe mise tout sur l'IA : "Le but n'est pas d'être dépendant de ChatGPT"
L'entreprise vient pour cela de recruter un "Captain AI" dont le rôle est de fluidifier et de simplifier l'utilisation de l'intelligence artificielle pour les collaborateurs.
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Publié le 23-05-2023 à 12h31
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Créée à Gand en 2014, l'agence de marketing vidéo StoryMe n'est pas du genre à s'asseoir sur ses lauriers. Au contraire, la société qui a imaginé des vidéos promotionnelles pour plus de 300 entreprises belges et collabore avec environ 160 clients récurrents, a décidé de prendre le train de l'intelligence artificielle (IA) en marche.
"Aujourd'hui et notamment depuis l'avènement de ChatGPT, presque tous les secteurs sont challengés par l'IA et le segment créatif ne fait pas exception, explique Louis Gheysens, CEO de l'agence qui compte 31 collaborateurs. Nous accompagnons les marques depuis bientôt 10 ans, mais avec la démultiplication des canaux et des technologies, cet accompagnement stratégique est devenu d'une complexité monumentale. Pour aller de l'avant nous avons besoin de l'IA, et c'est le moment de passer à l'action puisque la discipline est en plein boom, quand on sait que plus de 1 000 intelligences artificielles ont été créées rien qu'en mars dernier".
"Naviguer à travers les algorithmes"
StoryMe a donc recruté Vincent Buyssens, son nouveau responsable de l'IA : "Mon but est de former chaque collaborateur à l'utilisation d'outils d'intelligence artificielle pour augmenter sa créativité et sa productivité. J'essaye de les aider à naviguer entre les différents algorithmes disponibles afin qu'ils ne soient pas perdus". Le nouveau "Captain AI de l'entreprise" recherche de nouvelles applications pouvant être utiles à la création de vidéos grâce à son réseau d'experts, les teste et les adapte aux besoins des designers, éditeurs et copywriters de StoryMe. "L'idée est de multiplier les outils personnalisés, le but n'est pas d'être dépendant de ChatGPT", appuie Vincent Buyssens, qui est également en charge des enjeux de propriété intellectuelle que peut engendrer l'utilisation de ces outils.

Concrètement, des designers utilisent déjà l'outil Midjourney, qui permet en envoyant du texte ou une image de générer des inspirations de storyboards. "Un designer peut créer deux à trois fois plus vite grâce à cet outil et ce gain de temps correspond à un gain d'argent alloué à la production du son et de l'animation. En dépensant moins dans la phase de design, on peut gagner au final 30 à 40% sur la qualité du contenu vidéo", avance Louis Gheysens. Les équipes de StoryMe utilisent également l'IA pour retranscrire des réunions ou encore pour générer des voix qui peuvent être utilisées des vidéos en complément de voix de véritables acteurs.
Ambitions internationales
Grâce à tous ces outils, StoryMe ambitionne de faciliter la vie de ses clients marketeurs qui voient leurs budgets publicité de plus en plus fragmentés entre différents canaux (réseaux sociaux, métavers...) et leur effectif souvent réduit. Le Gantois veut aussi se démarquer de la concurrence sur un marché très concurrentiel où la guerre des talents fait rage et où l'IA banalise davantage les produits. L'agence est par exemple en compétition avec Cartoonbase (davantage axé sur le segment des vidéos explicatives) et 87seconds (qui appartient depuis peu au groupe international Data Worlds). Stratégie, créativité, rapidité... StoryMe veut faire la différence avec une intégration pertinente et vertueuse de l'IA dans son processus de production.
StoryMe, pour qui chaque contrat rapporte entre 5 000 et 150 000 euros en moyenne, a généré plusieurs millions d'euros de chiffre d'affaires lors de son dernier exercice. Une levée de fonds est d'ailleurs en préparation pour se développer à l'international.