Un employeur engagé mais surtout un bon salaire : ce qui attire les jeunes actifs
Les attentes de jeunes travailleurs belges sont paradoxales, note CBC.
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- Publié le 02-05-2022 à 15h35
- Mis à jour le 03-05-2022 à 07h46
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Quand on leur demande si avoir un travail qui a du sens et correspond à leurs valeurs est important pour eux, près de 9 jeunes travailleurs belges sur 10 répondent “oui”.
"Ce qui est rassurant c'est que 8 sur 10 estiment que leur travail a du sens. Et 9 sur 10 aiment leur job actuel", note Fabien Claus, directeur des ressources humaines de CBC, qui dévoile les résultats d'une enquête menée en avril 2022 par Ipsos auprès de 750 jeunes actifs entre 18 et 32 ans. Ce premier observatoire RH de la banque sur Les jeunes et l'attractivité du monde du travail montre également que près de 7 jeunes sur 10 considèrent comme important que l'entreprise ait une politique de durabilité sociale, économique et environnementale.
"Ils veulent ainsi que leur (futur) employeur soit engagé envers la société. C'est un mouvement de fond qu'on remarque et qui est lié au fait qu'ils souhaitent un emploi qui a du sens", poursuit le DRH. La priorité va aux questions d'environnement. "On l'a bien senti avec les marches pour le climat."

Rémunération et reconnaissance
Mais quand on leur demande quels sont les critères auxquels ils accordent le plus de valeur dans le choix d’une entreprise, ils pointent en premier lieu une juste rémunération pour les efforts accomplis devant la reconnaissance et la collaboration en équipe. Ils attachent aussi une grande importance à la confiance, l’écoute et la solidarité.
Ce qui les motive à travailler c'est l'argent, l'environnement et l'ambiance de travail et leur développement. "Leur rapport à la durabilité est assez ambigu", constate Marine De Ridder, chercheuse et chargée de cours à l'Ichec. "Ils ont de grandes attentes en matière d'environnement, d'engagement, d'inclusion, mais quand ils doivent prioriser leurs choix, c'est la rémunération, l'ambiance et leur développement qui sont mis en avant. Cela illustre le fait qu'on veut tous plus de durabilité, mais qu'il est parfois difficile de changer ses habitudes, de renoncer à son confort". Marine De Ridder voit deux explications. La première est liée à la situation économique actuelle et au coût de la vie élevé. "Une bonne rémunération est alors d'autant plus essentielle." Une autre explication est à trouver dans les moments de vie. "On parle de générations, mais c'est plus que cela. Les jeunes doivent peut-être se payer un logement, s'acheter un véhicule,… Ils ont des valeurs mais aussi des besoins. Cela ne veut pas dire qu'ils ne font pas des choix plus durables dans leur vie privée."
La crise sanitaire a aussi eu un impact sur leurs attentes. Elle a donné aux jeunes actifs l'envie d'un emploi avec un meilleur équilibre vie privée – vie professionnelle, d'un meilleur salaire et de travailler dans une entreprise plus stable. "Cette idée de stabilité revient. On le voit aussi quand on leur demande le secteur le plus attractif. C'est la fonction publique" note Fabien Claus. "Les jeunes veulent en fait tout. Les employeurs doivent y prêter attention s'ils veulent des collaborateurs engagés."