Pourquoi l’emploi en Belgique connaîtra une année 2023 plus compliquée après un cru exceptionnel en 2022
Cent mille nouveaux emplois ont été créés en Belgique en 2022, un record.
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Publié le 26-12-2022 à 14h32
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La prévision du Bureau du Plan (BfP) en matière de création d’emplois s’est réalisée : 100 000 emplois en 2022. Le chiffre a été confirmé ce lundi matin par quelques quotidiens néerlandophones, sur la base de chiffres de la Banque nationale de Belgique (BNB).
La crise de l’énergie n’a manifestement pas eu les effets escomptés. Les raisons de ce record depuis le début des années 1970 sont multiples. “Il y a d’abord eu un rebond rapide après la crise sanitaire. Il ne faut notamment pas oublier la croissance robuste au premier semestre 2022”, nous explique Geert Langenus, économiste en chef de la BNB. On s’en souvient lorsqu’une première pause, à l’été 2021, avait été permise dans le cadre de la crise sanitaire, la consommation (et donc l’activité économique) avait aussi été sous-estimée. L’année 2021 avait été aussi particulièrement robuste cette année-là ; les aides à l’emploi mises en place par le gouvernement avaient aussi joué un rôle majeur.
Autre raison qui explique l’excellent cru en matière d’emploi en 2022 : “l’appréciation du caractère temporaire de la crise ?”, se demande Geert Langenus. De fait, ces deux derniers mois, on constate une vraie amélioration de la confiance des chefs d’entreprise, notamment parce qu’en 2022, de nombreuses entreprises ont pu maintenir leurs marges bénéficiaires en raison d’une réelle capacité à fixer les prix (ce qu’on appelle le pricing power).
Par ailleurs, on a assisté à une augmentation de la population active, de sorte que le taux de participation au marché de l’emploi est forcément en hausse. “Et puis, on sait que la rétention de travailleurs dans les entreprises s’est accrue vu les tensions sur le marché de l’emploi”, poursuit l’expert. De fait, la liste des métiers en pénurie a rarement été aussi longue, à l’instar des postes vacants (210 000 d’après Statbel à la fin du troisième trimestre). “Cela pourrait signifier que les entreprises ne licencient pas trop vite car il faudra trouver des travailleurs par après…”, poursuit Geert Langenus, qui ajoute aussi “le fait qu’une vague énorme de faillites annoncée ne s’est pas encore matérialisée”.
Le ralentissement économique va peser
Et en 2023 ? Ce sera forcément moins folichon. La croissance économique devrait rester positive en Belgique – ce qui est déjà une performance vu le contexte inflationniste – mais la performance 2022 ne sera pas réitérée. “Selon nos projections, on passerait à 20-25 000 emplois créés en 2023 et 2024 précisément à cause du ralentissement conjoncturel actuel, puis a + 40 000 emplois en 2025. Mais il faut être modeste et avouer qu’on a récemment souvent sous-estimé l’évolution de l’emploi”, conclut l’expert de la BNB. Du côté du Bureau fédéral du Plan (BfP), la projection datant de fin septembre faisait état d’un maximum de 39 000 emplois créés en 2023.