Grève chez Intermarché: encore une quarantaine de magasins fermés, l'entrepôt toujours bloqué

Le basculement de 51 magasins Mestdagh vers un régime de franchises suscite une vive grogne sociale depuis plusieurs semaines

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Une quarantaine de magasins Mestdagh/Intermarché étaient encore en grève samedi ©BELGA

Une quarantaine de magasins Mestdagh/Intermarché étaient encore en grève samedi, tandis que l'entrepôt de Gosselies (Charleroi) était toujours bloqué, indiquait-on samedi midi du côté de la direction de l'entreprise. Celle-ci espère que la situation pourra s'apaiser dans les prochains jours et se dit ouverte à la discussion avec les syndicats sur la question des départs volontaires.

Le basculement de 51 magasins Mestdagh vers un régime de franchises suscite une vive grogne sociale depuis plusieurs semaines. Les travailleurs concernés demandent en effet des garanties à la direction quant à leurs conditions de travail après la reprise par le groupe français Intermarché.

De Mestdagh à Intermarché : 51 magasins devront être repris par des franchisés

Un conseil d'entreprise extraordinaire avait lieu mercredi après-midi au siège du groupe, mais il s'est soldé par un échec. Les délégués syndicaux ont ensuite appelé le personnel à faire grève. Depuis lors, une quarantaine des magasins concernés par ce changement de modèle gardent portes closes et un piquet de grève a été installé dès mercredi soir devant l'entrepôt de Gosselies.

La situation était plus ou moins identique samedi, selon l'entreprise Mestdagh. Seule une dizaine des magasins intégrés devant devenir franchisés ont ouvert leurs portes, de même que tous les magasins affiliés. Un piquet se trouve toujours devant l'entrepôt à Gosselies, où les travailleurs peuvent rentrer. Aucun camion n'en sort cependant.

La direction ne souhaite pas s'exprimer pour le moment et dit attendre que la situation s'apaise. Elle déplore toutefois la critique qui est faite sur le modèle de franchise, qui fonctionne et où les gens sont bien traités, selon elle. Mestdagh répète être ouverte à la demande de départs volontaires et attend un retour des syndicats à la table des négociations sur ce point. Mais elle ne veut pas d'un plan de licenciements, maintient-elle, rappelant la situation financière compliquée de l'entreprise. Le maintien des garanties des droits des travailleurs est bétonné par la CCT 32 Bis, insiste-t-elle encore.

Le blocage du dépôt Mestdagh devrait être suspendu samedi soir

Le blocage du dépôt Mestdagh de Gosselies (Charleroi) s'est poursuivi samedi matin avec la présence au niveau du piquet de représentants syndicaux mais aussi de simples travailleurs. Jusqu'ici, selon les syndicats, la direction n'a pas fait part de son intention de reprendre les discussions sur de nouvelles bases. Pour autant, l'action de blocage au niveau du dépôt devrait être suspendue dès ce samedi soir.

"Même si le blocage du dépôt est suspendu samedi soir, l'impact sur les magasins va perdurer dimanche. Beaucoup d'entre eux seront fermés et les quelques-uns qui ouvriront présenteront d'importants défauts d'approvisionnement", a affirmé Massimo Merulla, délégué syndical CNE. Samedi, presque tous les anciens magasins intégrés Mestdagh, soit une quarantaine, sont restés fermés.

Syndicats et direction du groupe s'opposent actuellement sur le modèle de franchise commerciale, qui sera celui qui vaudra pour la cinquantaine d'anciens magasins intégrés Mestdagh après le rachat en 2022 de ceux-ci par le Groupement des mousquetaires, qui exploitait déjà en Belgique 77 magasins Intermarché.

La direction du groupe assure que le passage en franchise est entouré de garanties par rapport aux conditions de travail et de rémunération du personnel au travers de la convention collective 32 bis.

Les syndicats estiment au contraire que ces garanties n'existent pas et qu'à terme, le nouvel employeur pourrait très bien dénoncer une série d'avantages inscrits aujourd'hui dans des conventions. Ils demandent en outre à la direction de prévoir un cadre de sortie clair pour le personnel qui ne souhaiterait pas participer au nouveau modèle commercial.

"En suspendant le blocage au niveau du dépôt, on laisse une nouvelle chance à la concertation mais on ne peut pas écarter l'hypothèse que l'action reprenne dans les prochains jours", a averti Catherine Roisin, permanente SETCa.

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