Un franchisé Delhaize témoigne : "En tant qu’indépendants, nous sommes plus attentifs aux frais et aux pertes"
Les franchisés sont plus rentables que les magasins intégrés… parce qu’ils sont mieux gérés.
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Publié le 07-03-2023 à 12h35 - Mis à jour le 07-03-2023 à 19h03
Pourquoi donc le passage de magasins intégrés au statut de magasins franchisés les rendrait-il plus rentables, ou tout simplement rentables ? Intuitivement, on imagine évidemment que des gérants indépendants travaillent plus que des salariés, fussent-ils motivés…
“En effet, la différence vient de la gestion”, nous explique un gérant qui travaille… durant la journée de fermeture de son magasin. “Il y a plusieurs éléments qui entrent en ligne de compte. D’abord, au niveau de la gestion, il y a une approche beaucoup plus stricte. L’essentiel vient de la maîtrise des coûts salariaux. Chez nous, c’est simple le poids des salaires par rapport au chiffre d’affaires évolue dans une fourchette de 7 à 8 %. Dans un magasin intégré, cette fourchette va de 12 à 17 %. Nous employons beaucoup d’étudiants, plus que les groupes de distribution”.
Modification de la stratégie
Dans un secteur où les marges sont réduites, c’est ce qui explique en grande partie la différence de rendement, et partant, la volonté du groupe de modifier sa stratégie. Mais utiliser des étudiants, le week-end notamment lorsque les heures des salariés coûtent plus cher, n’est-ce pas s’exposer au risque de pertes sur la marchandise ? “En réalité, nous n’employons les étudiants que pour des tâches basiques, et nous maintenons toujours des responsables expérimentés pour les encadrer, les week-ends par exemple”.
”Il n’y a pas que les salaires qui font la différence”, reprend notre gérant. “En effet, nous travaillons avec des produits frais, pratiquement tous assortis d’une date de péremption. Nous travaillons avec notre argent, ce qui fait que nous sommes très attentifs à la gestion des stocks, afin de limiter les pertes sur le frais. Dans un magasin intégré, les chefs de rayons sont moins expérimentés, ou beaucoup moins sensibles à ce facteur et effectuent des commandes machinalement, sans tenir compte des jours plus calmes ou des congés. Nous, par exemple, lorsque nous prévoyons des jours plus calmes durant les périodes de vacances scolaires, si nous devons maintenir dans nos frigos des paquets de Gouda, nous n’en maintenons qu’une marque au lieu des quatre qui sont présentes en temps normaux. On appelle cela du 'shrink”, d’ailleurs”. Un autre modèle de gestion…