Le licenciement d'un délégué syndical par ING était infondé, selon la justice belge : "La direction voulait créer un climat de méfiance"
La procédure de licenciement introduite par ING Belgique contre le délégué principal du Setca est jugée infondée par le tribunal du travail, a indiqué la banque qui annonce son intention de faire appel.
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Publié le 28-04-2023 à 12h56
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ING avait entamé une procédure de licenciement avec effet immédiat à l'encontre du principal délégué syndical Setca. Il lui était reproché d'avoir partagé des informations confidentielles et stratégiques avec une tierce personne.
Le syndicat avait démenti et expliqué qu'il s'agissait uniquement d'un bulletin avec des informations de base. Le Setca avait décidé de contester le licenciement.
L'auditorat du travail de Bruxelles a déclaré la demande de licenciement "recevable, mais non fondée", a indiqué le Setca dans le quotidien L'Echo.
Dans une réaction, ING confirme ce verdict mais regrette que le tribunal ne se soit pas prononcé sur le fond de l'affaire. La banque annonce faire appel à la décision. "Le statut protégé du travailleur ne diminue en rien ni la gravité des faits, ni les sanctions qui s'y rapportent", réagit la banque. Une procédure de recours étant entamée, le contrat du travailleur protégé reste suspendu.
"Licencié sans preuve et sans moyen de défense"
De son côté, le syndicat socialiste évoquait une victoire vendredi. "La banque est déboutée sur toute la ligne. Notre délégué n'a commis aucune faute."
Selon le Setca, le jugement du tribunal du travail démontre dans ses motivations un comportement accablant du CEO Peter Adams et de sa responsable du personnel Isabel Carrion. "Notre délégué a été visé et licencié sans preuve et sans moyen de défense. L'objectif de la direction était clair: couper la tête du délégué principal, trop populaire auprès du personnel, et créer ainsi un climat de méfiance auprès des employés."
"Le jugement démontre que la banque ne respecte pas les conventions et le règlement de travail concernant le respect de la vie privée de ses travailleurs et se permet notamment de vérifier sans aucune autorisation le contenu des échanges de mails de milliers de ses travailleurs", ajoute encore le syndicat qui rappelle avoir porté plainte contre le CEO au pénal et auprès de l'organisme des protections des données.