Comment attirer les femmes dans le numérique
Digital4All fait émerger des solutions pour davantage d’ouverture aux femmes dans les métiers digitaux.
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Publié le 13-05-2023 à 16h09
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Pénurie de main-d’œuvre, impact positif de la diversité au sein des équipes, meilleure compréhension des besoins des clients : tout plaide pour une plus grande inclusion des femmes dans les métiers numériques. Et pourtant, elles y sont encore sous-représentées.
“Il faut se poser trois questions : comment attirer plus de filles dans les études scientifiques ? ; comment faire pour qu’elles aillent jusqu’au bout de ces études ? ; et comment parvenir à ce qu’il y ait plus de femmes à des postes élevés dans le digital et l’informatique ? Les filles sont bonnes dans les matières scientifiques mais elles se tournent souvent vers d’autres voies car elles ne se retrouvent pas dans les métiers qui y sont associés. En informatique, par exemple, on a trop souvent l’image du geek. Or, il existe des métiers très diversifiés qui permettent d’allier la technique et une autre finalité qui leur parle sans doute plus”, assure Laurence Theunis, fondatrice de Adoc Talent Management Benelux et à l’initiative de Digital4All.
Ce programme a pour objectif de cocréer et développer des projets afin de promouvoir plus d’inclusion et d’ouverture aux femmes dans les professions du numérique. Il a été sélectionné dans le cadre de l’appel à projets du programme Women in Digital du SPF Économie.
Hackathon
Adoc Talent Management (fondé en 2008) est, quant à lui, le premier cabinet spécialisé dans la gestion de carrière centrée sur les titulaires de doctorat de toutes les disciplines et personnels de recherche. “Nous nous occupons des profils variés dans des secteurs variés mais avec comme point commun l’expertise”, explique Laurence Theunis, qui est elle-même issue du monde de la recherche fondamentale.
Digital4All a débuté en janvier avec des webinaires et échanges sur l’état des lieux de l’inclusion des femmes dans le numérique. De quoi poser les bases pour la deuxième phase du projet : un hackathon qui s’est tenu début mai. Durant cinq jours, 28 participants issus de différents horizons (ressources humaines, monde académique, associations…) ont planché, avec le soutien d’experts, sur la question. Le but : apporter des solutions concrètes. Certains s’étaient inscrits en groupe, d’autres en individuel. Parmi les participants, on trouvait une majorité de femmes mais aussi quelques hommes. Et toutes les générations. “C’est un avenir commun que nous cocréons”, souligne Laurence Theunis.
Quatre projets sélectionnés
Sept groupes se sont formés pour proposer sept projets qui ont été présentés devant un jury. Quatre ont été sélectionnés pour bénéficier d’un programme d’incubation de huit mois. Durant cette période, ils seront encadrés par un pool d’experts dans l’accompagnement, le lancement de projets. “Il s’agira aussi de faire de la mise en relation et d’aller chercher les experts les plus pertinents pour la maturation des projets”, détaille Laurence Theunis.
Parmi les quatre projets sélectionnés pour intégrer l’incubateur, IT Class a pour objectif de créer des formations sur la base du modèle de la classe verte pour les enfants de huit à douze ans. L’idée est de leur permettre d’avoir accès à une semaine en résidentiel pour découvrir ce qu’est un ordinateur; comprendre les principes du codage, de la réalité virtuelle;… “Ils proposent quelque chose d’accessible à toutes les écoles, raconte Laurence Theunis. C’est un projet en lien avec la future obligation des écoles d’initier les jeunes enfants au numérique.”
Matériel pédagogique non genré
Autre projet, VirtuSkills souhaite accompagner et former des femmes aux soft skills (communication, gestion d’équipe…) grâce à la réalité virtuelle qui permet de vraies mises en situation.
Ladygital propose, de son côté, de développer et distribuer du matériel pédagogique non genré aux instituteurs et institutrices. “Dans les manuels scolaires, les illustrations sont souvent très genrées, constate Laurence Theunis. Ladygital souhaite aussi créer une communauté de formateurs pour accompagner ces enseignants.”
Enfin, le projet Kalix est porté par deux jeunes filles qui travaillent pour le centre de formation au codage Wagon. “Elles proposent un concept de formations accélérées et gratuites pour des femmes qui seraient subsidiées par une entreprise qui offrirait un contrat de travail à l’issue de la formation, explique Laurence Theunis. Les trois autres projets présentés étaient aussi intéressants mais nécessitaient moins de passer par un incubateur. Ce sont toutes de belles histoires qui ne font que commencer.”