Violence verbale : les employés les plus concernés… sont les hommes
Un phénomène surprenant, mais pas nouveau. Et qui s'explique aussi par le type de poste occupés et dans quel secteur.
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- Publié le 18-09-2023 à 11h45
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Au total, près de 19 % des collaborateurs belges indiquent être régulièrement confrontés à des violences verbales de la part de collègues ou de responsables d’équipe. Ce résultat alarmant ressort d’une étude réalisée par le groupe de services RH Liantis auprès de 9302 employés. En 2021 déjà, la proportion de travailleurs victimes de violences verbales s’élevait à 18,7 %. “On était à 23 % en 2019, précise Marco Vandamme, expert en bien-être psychosocial chez Liantis. Ce recul peut s’expliquer par l’implantation croissante du travail hybride depuis le Covid-19.”
Par ailleurs, surprenamment, ce sont en majorité les hommes qui se disent victimes d’insultes ou d’injures sur leur lieu de travail : très exactement, le pourcentage est de 23,1 % pour les hommes contre 16 % pour les femmes. Surprenant, mais pas nouveau, puisqu’une analyse des données depuis 2016 révèle que le nombre d’hommes dénonçant les agressions verbales est systématiquement plus élevé que le nombre de femmes.
Influences du poste et du secteur
D’après le groupe Liantis, ces tendances pourraient par exemple s’expliquer par l’influence du secteur. “Dans l’industrie, qui compte proportionnellement plus d’hommes, on haussera plus facilement le ton pour compenser le bruit des appareils et des machines, suppose Marco Vandamme. Il se peut que crier soit davantage ancré dans la culture de communication et soit donc proportionnellement plus fréquent, y compris peut-être lorsque des conflits apparaissent entre les collaborateurs.”
En outre, les responsables d’équipe sont plus souvent exposées à la violence verbale de collègues qui n’occupent pas ce type de fonction. “Un responsable d’équipe est régulièrement appelé à évaluer le mode de fonctionnement des autres. Par conséquent, il est, plus souvent qu’un autre, amené à demander des explications à ses collègues qui ne terminent pas leur travail selon les normes imposées ou adoptent un comportement inadéquat”, pose Marco Vandamme. Or, ces échanges ne se déroulent pas toujours comme prévu… Un supérieur peut aisément être confronté à une situation complexe, voire malmené.
Savoir garder son calme
”Le responsable d’équipe a aussi un rôle de conciliateur, qui l’oblige souvent à intervenir lorsque des conflits éclatent au sein de l’équipe, complète M. Vandamme. Un bon conseil : tentez de toujours garder votre calme. Les cris et les hurlements ne sont jamais productifs. Si vous sentez que votre niveau de stress atteint des sommets et que vous avez besoin d’une pause, dites-le et retirez-vous un instant. Dès que vous aurez retrouvé votre calme, recontactez l’interlocuteur pour poursuivre posément l’entretien.” Une astuce qui semble relever du bon sens mais pas toujours évidente à mettre en œuvre.
Finalement, selon Liantis, il est utile d’élaborer un code de conduite afin de préciser clairement les comportements acceptables et inadmissibles. Il paraît important de créer une culture d’entreprise qui encourage les travailleurs à discuter franchement et facilement des éventuels problèmes, tout en restant respectueux. “Vous constatez que le ton monte entre deux collègues ? Allez les trouver et demandez-leur si tout va bien. Vous voyez un collègue crier sur un autre collègue ? Demandez-leur aussitôt ce qui se passe. Proposez votre aide et entamez un dialogue, avec chacun d’eux ou avec le responsable d’équipe. Il n’est pas toujours facile d’intervenir, mais une politique du laisser-faire sera, à terme, toujours nocive”, conclut Marco Vandamme.