Bill Gates reçu en chef d'Etat à Bruxelles
"It's great to be here!" Sept ans après avoir reçu à Bruxelles une mémorable tarte en pleine figure, Bill Gates n'en veut apparemment plus à la Belgique. Il faut dire que celle-ci l'a traité comme un chef d'Etat lors de son passage à Bruxelles ce mardi. Hier midi, le président de Microsoft a notamment été reçu de manière très officielle à la Chambre.
Publié le 01-02-2005 à 00h00
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REPORTAGE
I t's great to be here!» Sept ans après avoir reçu à Bruxelles une mémorable tarte en pleine figure, Bill Gates n'en veut apparemment plus à la Belgique. Il faut dire que celle-ci l'a traité comme un chef d'Etat lors de son passage à Bruxelles ce mardi. Hier midi, le président de Microsoft a notamment été reçu de manière très officielle à la Chambre.
Herman De Croo, le président de cette dernière, semblait plus que ravi d'accueillir le richissime homme d'affaires. Après lui avoir lancé un tonitruant «Welcome, Mister Gates!» lors de son arrivée, il le mit tout de suite à l'aise en lui faisant remarquer qu'il avait fait une partie de ses études à la Chicago Law School.
Arguments entendus
Les deux hommes rejoignirent ensuite un salon à l'abri des caméras, où Bill Gates exposa aux députés présents «sa vision de la société de l'information d'aujourd'hui et de demain». Il répondit également à quelques questions posées par les parlementaires. «De façon très ouverte, avec pas mal d'humour aussi, même s'il s'est évidemment montré très réticent quant à l'utilisation de logiciels libres et s'il a éludé la question sur la mise à disposition des codes sources de ses logiciels», précise Olivier Chastel (MR), qui se dit «impressionné» par le fait que Microsoft dépense 6 milliards de dollars par an en recherche et développement.
Avant de quitter la Chambre pour l'ambassade américaine d'abord et le Parlement européen ensuite, Bill Gates accorda aussi quelques instants de son précieux temps aux journalistes. Ses paroles furent aussi mesurées que celles d'un diplomate. Il précisa par exemple que la concurrence des logiciels libres avait en réalité bénéficié à Microsoft en l'amenant à augmenter encore la qualité de ses logiciels tout en baissant leurs prix. «Peu de sociétés peuvent en dire autant», affirma-t-il.
Concernant ses démêlés avec les autorités européennes de la concurrence, Bill Gates mentionna qu'il avait eu l'occasion de manger avec le président Barroso et qu'il avait «entendu avec attention» les arguments de ce dernier. Les mauvaises langues diraient qu'il s'agit là de propos très tarte à la crème.
MSN plus sûr
Sa matinée, Bill Gates l'avait passée au Heysel, où un grand événement avait été organisé au Palais des expositions par la filiale belge de Microsoft. Il y tint d'abord un discours très technique pour les développeurs, puis un autre plus stratégique pour les partenaires et clients de sa société en Belgique.
Toujours au Heysel, il fit également très plaisir au secrétaire d'Etat à l'Informatisation de l'Etat Peter Vanvelthoven (SP.A), à qui il s'associa pour annoncer une «première mondiale»: MSN Messenger, la très populaire messagerie instantanée via Internet de Microsoft, va intégrer la carte d'identité électronique belge afin de pouvoir mieux identifier ses utilisateurs et diminuer ainsi les risques de mauvaises rencontres pour les jeunes internautes.
L'idée est que les utilisateurs introduisent leur carte dans un lecteur branché sur leur PC pour authentifier leur présence sur la messagerie instantanée. Une bonne idée qui, selon Bill Gates - qui rêve de conquérir aussi le secteur de l'e-government - en appelle d'autres. Mais la question est: quand? Pour l'instant, la très grande majorité des Belges n'ont en effet ni carte d'identité électronique ni lecteur adéquat. N'est-ce pas cela qu'on appelle un effet d'annonce?
© La Libre Belgique 2005