Bordelais: blocus historique des ventes de vin rouge

Les viticulteurs du Bordelais, membres du plus important syndicat de viticulteurs de France, ont décidé vendredi un blocus historique des ventes du vin en vrac pour tenter d'enrayer la chute des prix. L'assemblée générale du syndicat des vins de Bordeaux et Bordeaux supérieur, réunie à Beychac-et-Caillau, près de Bordeaux, a voté à une large majorité en faveur de ce blocus.

Les viticulteurs du Bordelais, membres du plus important syndicat de viticulteurs de France, ont décidé vendredi un blocus historique des ventes du vin en vrac pour tenter d'enrayer la chute des prix. L'assemblée générale du syndicat des vins de Bordeaux et Bordeaux supérieur, réunie à Beychac-et-Caillau, près de Bordeaux, a voté à une large majorité en faveur de ce blocus.

Les viticulteurs exigent un prix minimum de 1000 € par tonneau (900 litres) pour le vin rouge en vrac (non embouteillé) de ces appellations, alors que le prix actuel est de 700 euros. Sinon, le syndicat ne délivrera pas le certificat d'agrément obligatoire.

Ce blocus est une première dans le Bordelais, plus vaste vignoble d'appellations d'origine contrôlée (AOC) de France.

Les vins de Bordeaux, qui comptent parmi les plus réputés au monde, traversent leur plus grave crise depuis 30 ans en raison d'une production trop abondante conjuguée à une féroce concurrence au niveau mondial et à une baisse des exportations.« Nous avons besoin de protéger notre appellation», avait souligné jeudi Yves d'Amécourt, le secrétaire général du syndicat, qui regroupe quelque 6700 viticulteurs. « On est en train de casser l'image de marque de Bordeaux avec des vins qui se vendent à 1,5 € la bouteille», avait-il précisé.

De leur côté, les négociants, également touchés par la crise mais sceptiques sur l'aspect légal du blocus et sur son efficacité, avaient mis en garde jeudi contre une telle décision. « Dans un marché mondial, on n'impose pas les prix. Ce sont les consommateurs qui fixent les prix», a dit Francis Cruse, directeur de l'Union des maisons de Bordeaux, principal syndicat des négociants en vin.« La demande ne va pas augmenter du jour au lendemain, a fortiori si les prix augmentent», avait-il souligné, rappelant l'environnement extrêmement concurrentiel du secteur avec la déferlante des vins du Nouveau monde (Australie, Chili, Californie...). (AFP)

© La Libre Belgique 2005

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