InBev fait le ménage
Deux mois à peine après son installation à Louvain, Carlos Brito, le nouveau CEO brésilien d'InBev a frappé fort. Il a profité de la publication des résultats annuels du groupe brassicole, né il y a deux ans de la fusion entre Interbrew et le brésilien AmBev, pour annoncer une grosse restructuration en Europe occidentale, où ses résultats sont à la traîne.
- Publié le 23-02-2006 à 00h00
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Deux mois à peine après son installation à Louvain, Carlos Brito, le nouveau CEO brésilien d'InBev a frappé fort. Il a profité de la publication des résultats annuels du groupe brassicole, né il y a deux ans de la fusion entre Interbrew et le brésilien AmBev, pour annoncer une grosse restructuration en Europe occidentale, où ses résultats sont à la traîne. Pour réduire ses coûts dans cette zone où la consommation de bière s'émousse, le brasseur a décidé de centraliser une partie de ses services financiers, d'achats et d'exportations d'ici la fin du mois de juin, en Hongrie et en Tchéquie. Pourquoi ces pays-là? «Parce que les coûts salariaux y sont 50 pc moins élevés que la moyenne européenne», a expliqué Carlos Brito, lors d'une conférence de presse téléphonique. Cette décision entraînera la suppression, d'ici la fin juin, de 360 postes dans cinq pays européens: en Belgique où 149 postes passeront à la trappe comme nous l'annoncions vendredi, dont la majorité à Jupille (lire ci-dessous); 125 en Allemagne; 30 en Hongrie et 13 au Luxembourg. Dans le même temps, 295 emplois seront créés en Hongrie et en République tchèque.
D'autres pertes d'emploi
Et ce n'est qu'un début, de nouvelles coupes dans les effectifs sont attendus au second semestre puisqu'InBev a d'ores et déjà annoncé qu'il ferait de même avec ses filiales française, anglaise, irlandaise et néerlandaise. L'objectif étant d'améliorer toujours les résultats du géant brassicole et de devenir aussi «le meilleur brasseur du monde» en termes de rentabilité devant l'américain Anheuser-Busch. Voilà pour le menu social 2006.
Et quid du bilan 2005? InBev a engrangé un bénéfice net normalisé de 1 milliard d'euros. Le groupe ne donne aucune comparaison chiffrée avec son exercice 2004, au cours duquel il avait intégré les résultats d'AmBev pour 4 mois. Son chiffre d'affaires a réalisé 11,65 milliards d'euros, ce qui représente une croissance interne de 7,2 pc. Quant aux volumes, InBev a enregistré une croissance interne de 5,7 pc, «deux fois supérieure» à la moyenne mondiale.
«Toutes les zones, à l'exception de l'Europe de l'Ouest, ont vu la croissance interne de leur marge bénéficiaire EBITDA progresser en 2005», a souligné le patron d'InBev. L'Europe de l'Ouest a ainsi accusé un recul des volumes de 1,4 pc. En Belgique, où InBev est le leader incontesté, les ventes se sont également érodées (-1,1 pc). Seule l'Amérique du Nord a également accusé une baisse de ses volumes (-1,1 pc).
Dans les bons élèves de la classe InBev, on trouve l'Amérique latine (+7,5 pc), l'Europe centrale et orientale (+10,7 pc) et l'Asie-Pacifique (+4,4 pc). En Asie, précisément, la Chine a cartonné (+9,9 pc). En revanche, les résultats en Corée du Sud ont dégringolé à la fin de l'année et particulièrement en décembre, où le groupe a vu sa part de marché baisser de 42 pc à 37 pc suite à des erreurs de gestion commerciale. Carlos Brito a d'ailleurs annoncé, hier, une prochaine restructuration dans ce pays.
Ses trois marques-phares (Brahma, Stella Artois et Beck's) ont enregistré une croissance interne de 11,5 pc en 2005, avec une mention spéciale pour la Brahma (+15,9 pc). Les volumes de la Stella ont, eux, crû 1,1 pc. Enfin, Carlos Brito est «convaincu d'être dans les meilleures conditions pour réaliser d'ici fin 2007, la marge d'EBITDA annuelle de 30 pc que le groupe s'est fixée». Celle-ci a atteint 28,6 pc en 2005.
© La Libre Belgique 2006