Voo veut réunir tout le câble wallon
Belgacom connaît le nom de son nouveau concurrent en Wallonie et à Bruxelles. Après avoir créé en novembre dernier un Groupement d'intérêt économique (GIE) pour fédérer leurs deux réseaux, les câblo-opérateurs ALE/Télédis (Liège) et Brutélé (Bruxelles-Charleroi) ont dévoilé ce mercredi leur marque commune. Dès septembre prochain, c'est sous le nom Voo qu'ils lanceront une offre «triple play» (télévision numérique, Internet, téléphonie fixe).
- Publié le 29-03-2006 à 00h00
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Belgacom connaît le nom de son nouveau concurrent en Wallonie et à Bruxelles. Après avoir créé en novembre dernier un Groupement d'intérêt économique (GIE) pour fédérer leurs deux réseaux, les câblo-opérateurs ALE/Télédis (Liège) et Brutélé (Bruxelles-Charleroi) ont dévoilé ce mercredi leur marque commune.
Dès septembre prochain, c'est sous le nom Voo qu'ils lanceront une offre «triple play» (télévision numérique, Internet, téléphonie fixe). «Il reste un gros travail à faire pour harmoniser nos conditions générales de vente, nos tarifs ou nos systèmes informatiques, mais nos équipes techniques et commerciales collaborent déjà très bien: nous devrions être en mesure de lancer la télévision numérique dans les semaines qui viennent et la téléphonie au mois de juin», explique Jean-Michel Adant, le directeur général de Brutélé.
Poire ou poirier?
L'alliance entre l'ALE-Télédis et Brutélé, qui représente 613 000 abonnés à la télédistribution et 80 000 clients Internet, a pour objectif de contrer l'arrivée de Belgacom sur le marché de la télévision. Au départ, l'idée était de fédérer les onze câblos wallons mais vu que ceux-ci n'ont jamais réussi à se mettre d'accord, les deux sociétés ont pris les devants.
Ce qui n'empêche pas que leur objectif reste bel et bien de regrouper l'ensemble du câble wallon au sein de Voo, comme cela s'est passé pour Telenet au nord du pays. «Nous lançons un appel pour que les intercommunales mixtes de télédistribution nous rejoignent et nous sommes candidats au rachat des actions d'Electrabel dans ces intercommunales», dit Jean-Claude Van Cauwenberghe, le vice-président de Brutélé. «Il faut garder le contrôle sur cet outil technologique plutôt que de le confier à un fonds de pension anglais ou américain».
Comme le groupe français Altice, lui aussi candidat déclaré au rachat du câble wallon, les responsables de Voo craignent que le processus lancé par les neuf autres câblos wallons pour trouver un partenaire industriel ou financier ne soit pas si ouvert qu'il n'y paraît. «Nous avons l'impression qu'Electrabel cherche surtout à trouver un accord avec Telenet», dit un proche du dossier.
«Mais Electrabel ne pourra rien faire sans l'accord des communes», précise Stéphane Moreau, le directeur général d'ALE/Télédis. Du coup, les deux câblos ont choisi de lancer une opération séduction vers les mandataires communaux, en espérant leur faire comprendre qu'ils auraient davantage à gagner en s'associant à un acteur public wallon qu'à une société flamande contrôlée en grande partie par un groupe américain. «La télédistribution est un joyau du patrimoine communal», dit André Gilles, le président du GIE. «Les communes peuvent bien sûr croquer directement cette belle poire pour étancher leur soif, mais elles pourraient aussi la garder en espérant faire pousser un poirier...»
© La Libre Belgique 2006