L'Europe dit oui au GSM en avion

La Commission a ouvert la voie réglementaire à l'usage des GSM dans les avions.Mais elle met en garde contre des tarifs élevés... et contre la cacophonie à bord.

L'Europe dit oui au GSM en avion
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Merci d'éteindre vos téléphones portables". Cette annonce, les passagers des compagnies aériennes en Europe devraient bientôt ne plus l'entendre. "A partir d'aujourd'hui, le ciel européen est ouvert pour les opérateurs de téléphonie mobile", a annoncé lundi le porte-parole de la Commission européenne Martin Selmayr. Quelques compagnies aériennes ont commencé à faire des tests sur certains vols, visant surtout la lucrative clientèle d'affaires. Mais Bruxelles espère généraliser cette pratique qui reste confidentielle.

Sur le plan technique, les avions seront équipés d'un système embarqué créant à bord de l'appareil un réseau local auquel se connecteront les téléphones des passagers, une connexion par satellite étant ensuite assurée avec le sol. Pour éviter toute interférence, ce système embarqué empêchera les téléphones d'accéder directement à un réseau téléphonique sur le territoire survolé et limitera la puissance des transmissions. Les communications seront autorisées à partir d'une altitude de croisière de 3 000 mètres, et le pilote pourra toujours si besoin couper le service, en cas de turbulences par exemple.

Une des difficultés aujourd'hui est la nécessité d'obtenir une licence de téléphonie mobile dans chacun des pays survolés. Bruxelles veut y remédier en permettant aux compagnies aériennes européennes de demander dans le pays où elles sont immatriculées une licence valable pour toute l'UE. Les pays de l'UE ont six mois pour se conformer à ces nouvelles règles, mais de premiers services de téléphonie en vol pourraient déjà être lancés "dans les prochaines semaines", selon Martin Selmayr.

Si pour l'instant seuls les vols dans l'UE ont concernés, Bruxelles estime que d'autres pays autoriseront les systèmes embarqués européens. Les systèmes utilisés par des compagnies américaines ou asiatiques, s'ils respectent des normes de sécurité identiques, devraient eux aussi être acceptés en Europe. Les tarifs seront fixés par les opérateurs télécoms, que la commissaire européenne en charge du secteur, Viviane Reding, appelle toutefois à être raisonnables. "Si les consommateurs reçoivent des factures choquantes, le service ne décollera pas", a-t-elle souligné.

Brussels Airlines réagit

Autre source d'inquiétude, la possible cacophonie qui risque de régner dans les avions, dernier refuge contre les sonneries et conversations téléphoniques bruyantes. Viviane Reding a appelé les compagnies aériennes et les opérateurs télécoms "à créer les bonnes conditions à bord pour assurer que ceux qui veulent utiliser les services de télécommunications à bord ne dérangent pas les autres passagers".

Brussels Airlines a accueilli cette annonce avec prudence. La compagnie belge s'interroge sur le confort des passagers et n'a pas l'intention d'offrir de nouveaux services dans l'immédiat. "Est-il vraiment agréable qu'à 40 centimètres de vos oreilles quelqu'un ait une conversation téléphonique ? Qu'en sera-t-il pendant les vols de nuit ? De nombreuses sociétés se posent ces questions", estime le porte-parole de Brussels Airlines, qui entrevoit néanmoins des possibilités pour les SMS et Internet.

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