L’épouvantail GM
Il n’y a pas à dire, General Motors a fait "fort". En décidant de conserver sa filiale européenne Opel, le géant de Détroit, il y a peu encore agonisant, a déclenché un vent de protestation en Allemagne et mobilisé contre lui les syndicats un peu partout en Europe.
Publié le 05-11-2009 à 07h45 - Mis à jour le 05-11-2009 à 08h53
Il n’y a pas à dire, General Motors a fait "fort". En décidant de conserver sa filiale européenne Opel, le géant de Détroit, il y a peu encore agonisant, a déclenché un vent de protestation en Allemagne et mobilisé contre lui les syndicats un peu partout en Europe.
La pilule est amère pour Berlin et pour sa chancelière Angela Merkel qui s’était personnellement et politiquement beaucoup investie ces derniers mois pour sauvegarder les emplois allemands, à coups de milliards d’aides publiques, dans le cadre d’une reprise par le groupe Magna. Sans beaucoup d’égard, soit dit en passant, pour le respect des règles de la concurrence européenne.
Les syndicats ont, eux aussi, la gueule de bois. L’équation est en effet sombre pour l’emploi avec une GM convalescente et une industrie toujours frappée de surcapacité. Une mobilisation "anti-GM" va donc prendre forme sur le Vieux Continent. Dans ce combat - vain? - la Flandre se lève aussi pour défendre les intérêts de l’usine d’Anvers, dont l’avenir était déjà menacé dans le cadre du scénario Magna mais qui ici semble encore davantage promise à un sort funeste. Inutile de dire que la marge de manœuvre des forces politiques du nord du pays pour infléchir le sort de ce petit maillon d’un stratégo industrialo-politico-capitaliste bien plus large est quasi-nulle. Il faudra tirer à terme les leçons de cette saga Opel. Et réfléchir à la nécessaire reconversion de notre tissu économique vers des activités locales plus difficilement délocalisables. Large débat.