L’inquiétude resurgit à Anvers
La volte-face de General Motors, qui souhaite donc conserver sa filiale européenne Opel, a sans surprise relancé les spéculations sur la pérennité du site d’Anvers, qui emploie quelque 2 500 personnes. "Ce n’est pas un scénario positif", a commenté Rudi Kennes (FGTB).
Publié le 05-11-2009 à 07h45 - Mis à jour le 05-11-2009 à 08h47
La volte-face de General Motors, qui souhaite donc conserver sa filiale européenne Opel, a sans surprise relancé les spéculations sur la pérennité du site d’Anvers, qui emploie quelque 2 500 personnes. "Ce n’est pas un scénario positif", a commenté Rudi Kennes (FGTB). Cette décision soulève "beaucoup de doutes", a pour sa part estimé Luc Van Grinsven (CSC). Les syndicats prévoient des arrêts de travail d’une heure vendredi pour des séances d’informations au personnel.
Le site d’Anvers, il est vrai, est sur le fil du rasoir depuis plusieurs mois. Dans le plan de restructuration préparé voilà quelques mois par General Motors, quatre usines européennes du groupe étaient considérées à risque. Et l’une d’entre elles était justement Anvers.
Le plan de Magna, qui devait reprendre Opel, prévoyait lui aussi quelques coupes claires dans les effectifs: 10 000 suppressions d’emplois étaient envisagées sur un effectif total de 50 000 personnes employées sur le Vieux continent. Plusieurs usines étaient là encore menacées de fermeture. Et l’une d’entre elles n’était autre que l’usine d’Anvers.
C’est dire si le site anversois a de sérieux soucis à se faire, d’autant que General Motors prévoit cette fois un plan de restructuration de 3 milliards d’euros pour Opel. Les détails devraient être dévoilés rapidement.
Qu’il s’agisse des syndicats ou du personnel politique belge et flamand, nul ne veut s’avouer vaincu face à une décision qui semble, parfois, inéluctable. Le ministre-Président flamand Kris Peeters a convoqué pour cet après-midi une réunion destinée à obtenir des éclaircissements sur les conséquences pour l’usine Opel Anvers de la décision de GM. La Région flamande a proposé dans le passé jusqu’à 500 millions d’euros d’aides en échange de garanties sur la survie du site d’Anvers. Cette offre tient toujours, a rappelé mercredi Kris Peeters.
Le gouvernement flamand, mais aussi les syndicats, veulent démontrer que le site d’Anvers possède bien des atouts. Diverses informations ont circulé à propos de la rentabilité d’Anvers. Or, Anvers serait justement plus rentable que l’usine allemande de Bochum, qui, pourtant, n’était pas promise à la fermeture dans le plan Magna
"La semaine dernière, dans le cadre d’un scénario de reprise, nous avons présenté le plan d’entreprise local à Magna et GM. Nous espérons tout de même une réponse positive de la part de GM là-dessus. Magna a toujours été prêt à considérer sérieusement cette proposition", a souligné à ce propos Luc Van Grinsven.
Les atouts d’Opel Anvers? "Pensez à son implantation près du port, qui offre de nombreux avantages logistiques. L’usine anversoise garantit une productivité élevée, une bonne gestion des coûts et un travail de qualité", résume Wilson De Pril, directeur-général d’Agoria Vlaanderen.
La partie, quoi qu’il en soit, s’annonce rude. Dans le cadre de leurs négociations avec Magna, les syndicats européens d’Opel avaient accepté mardi matin un plan d’économies de 265 millions d’euros, avec notamment des concessions salariales. Ils jugent désormais ces concessions caduques. General Motors a en tout cas prévenu les syndicats de ne pas opposer trop de résistance à un assainissement. "Si nous n’arrivons pas à un accord sur la restructuration nécessaire, ce sera la faillite pour Opel".
Le message a le mérite, si l’on ose dire, d’être clair