iPhone 5: Un trognon pourri?

On connaît tout de l'iPhone 5 avant sa sortie officielle, prévue le 28 septembre. Mais que sait-on réellement de sa fabrication? Un journaliste chinois s'est infiltré dans l'une des usines de montage. Un récit interpellant.

G. F. (st.)
iPhone 5: Un trognon pourri?

Célèbre depuis la manifestation d'employés qui protestaient en mars dernier contre leurs conditions de travail, l'usine Foxconn, à Taiyan, n'en reste pas moins mystérieuse. Peu, voire aucune information sur la fabrication du smartphone n'avait, jusqu'ici, filtré.

C'était sans compter avec un audacieux reporter du Shanghai Evening qui s'est glissé dans la peau d'un travailleur ordinaire. Il a ainsi livré le "journal de bord" de son calvaire qui dura dix jours. Le site Atlantico.fr a décortiqué et traduit ce journal.

Jour 1: contrôle médical

Deux conditions sont à remplir pour travailler à Foxconn: être en bonne santé et démontrer sa citoyenneté chinoise. Si le test est positif, les employés peuvent se rendre à l'usine.

Arrivé sur place, l'enquêteur comprend que son séjour sera loin d'être idyllique: un parfum de rance et de sueur flotte dans l'air, des cafards grouillent dans la penderie et les draps sont couverts de cendres.

Détail des plus sordides: les fenêtres sont munies de barreaux, peut-être destinés à empêcher les fuites, voire les suicides.

Jour 2: confidentialité et pollution toxique

Les travailleurs doivent signer un accord de confidentialité concernant toutes les informations portant sur les "secrets" de Foxconn.

Mais le plus alarmant concerne la rubrique "potentiels effets nocifs qui peuvent être causés aux employés pendant la production": les employés doivent accepter d'encourir tous les dangers possibles, y compris celui de "pollution toxique".

Jours 3 à 6: "Obéissez!"

C'est la règle d'or, sans cesse répétée: "obéissez, c'est pour votre propre bien."

Jour 7: un docteur débordé et une cour pour décompresser

Les employés travaillent la nuit et se reposent le jour. Le rythme de travail a causé une migraine permanente chez le journaliste qui a tenté, en vain, de se faire soigner. Le seul médecin présent était surchargé de travail.

Pour "se relaxer", une fête est organisée chaque week-end. Une "cour de récréation", comme pour les enfants, est aménagée afin que les salariés puissent évacuer le stress.

Jours 8 à 10: confection de l'iPhone 5

La fabrication du smarthphone a lieu sous haute surveillance: les travailleurs sont entourés de détecteurs de métaux et la politique de la maison est sans appel: un bout de métal dans la poche et c'est la porte.

Le journaliste s'est vu attribué l'honneur (comme cela lui a été présenté) de s'occuper de la partie arrière de la coque du téléphone. Il s'agissait de placer des bandes de plastique destinées à couvrir les ports du connecteur afin de le protéger des projections de peinture. Un labeur qui durait jusque six heures du matin, moment de la délivrance. Enfin, presque. Les travailleurs sont incités à prester deux heures de travail supplémentaires, pour quatre dollars.

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