Dexia au coeur des discussions sur le Budget
Le gouvernement fait tout pour que la recapitalisation puisse se faire en dehors du budget. Et qui va payer? La France? La Belgique? Les deux pays? Les discussions seront interrompues pendant deux jours. Avant de reprendre sur les chapeaux de roues avec un programme chargé.
Publié le 31-10-2012 à 12h24 - Mis à jour le 31-10-2012 à 13h14
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Le Comité ministériel restreint s'est à nouveau réuni mercredi matin au Lambermont pour poursuivre la confection du budget 2013. A leur arrivée au Lambermont, plusieurs vice-premiers ont surtout commenté la recapitalisation de Dexia qui s'est invité à la table de la négociation mardi.
Le 7 novembre, lors de la publication des résultats trimestriels, on devrait voir plus clair dans les besoins de recapitalisation de Dexia. Les chiffres qui circulent font état d'un besoin de financement entre 5 à 7 milliards d'euros.
Le vice-premier ministre MR, Didier Reynders, a rappelé que jusqu'à présent le refinancement a été pris en charge moitié/moitié par la France et la Belgique. "Nous verrons s'il y a moyen de poursuivre dans cette voie". "Les négociations ont débuté. Nous attendons qu'il y ait un contact entre les Premiers ministres belge et français, et peut-être avec le président français", a-t-il ajouté. Outre la recapitalisation, il y a toujours aussi le problème de la répartition des garanties.
La Belgique participe à la garantie de 55 milliards d'euros à hauteur de 60,5%, contre 36,5% pour la France et 3% pour le Luxembourg.
La Belgique voudrait revoir cette répartition. "On verra si ce sera possible", a commenté le vice-premier ministre sp.a, Johan Vande Lanotte. "Si on nous dit que nous devons plus participer à la recapitalisation, cela signifie qu'il faudra que quelque chose se passe avec les garanties. Les deux sont liées". Le but du gouvernement est de maintenir cette opération de recapitalisation hors du budget.
Le Comité ministériel restreint devrait par ailleurs terminer les discussions sur les dépenses primaires. Ce mercredi matin, le Comité restreint a commencé par entendre la secrétaire d'Etat Maggie De Block (Open Vld) sur la situation en matière d'Asile.
Le menu du Comité restreint ce week-end
Après deux jours de pause, les négociations reprendront ce week-end mais ne devraient pas encore aboutir. Parallèlement aux discussions techniques, les ministres entameront au cours du week-end les travaux sur la lutte contre la crise.
Il devrait clôturer ensuite des discussions sur les dépenses primaires. Les ministres passeront encore en revue la coopération au développement, les entreprises publiques, la défense et la fonction publique. Ils devront aussi trancher sur les demandes de crédits des départements classés en fonction du fait qu'elles ont une base légale ou qu'elles ont fait l'objet d'une décision antérieure.
Le 17 octobre dernier, lorsqu'il a pris connaissance du rapport du Comité de monitoring qui estimait à 3,7 milliards d'euros l'effort budgétaire nécessaire pour maintenir le déficit 2013 à 2,15%, le gouvernement a décidé de bloquer administrativement les crédits d'engagement et de liquidation des départements à titre conservatoire. On veut ainsi, d'ici le début effectif du conclave, éviter que les départements s'empressent d'effectuer certaines dépenses, expliquait-on alors au cabinet du Budget.
Le ministre du Budget, Olivier Chastel, indiquait mardi matin que chaque département avait fait état de nouvelles initiatives pour un montant global de 600 millions d'euros. L'objectif, ajoutait-il, est de raboter ce montant d'environ un tiers.
Jeudi et vendredi, le Premier ministre et les vice-premiers s'accorderont deux jours de pause, pour profiter quelque peu du congé de Toussaint. Ils reprendront le collier samedi avec l'examen du résultat des groupes de travail suivants: fraude sociale, fraude fiscale, santé, fiscalité. Le Premier ministre a proposé que parallèlement aux discussions techniques, le Comité ministériel restreint entame ce week-end les travaux sur la lutte contre la crise, l'emploi et la compétitivité, a-t-on appris dans les milieux gouvernementaux.