Budget : "Les préliminaires c'est bien mais il y a un moment où il faut passer à l'acte!"

A cette déclaration de Laurette Onkelinx, Bruno Tobback (sp.a) précise qu'il apprécie quand "une femme prend l'initiative". Les ministres rencontreront les partenaires sociaux ce lundi.

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Budget : "Les préliminaires c'est bien mais il y a un moment où il faut passer à l'acte!"
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Bien qu'ils n'ont toujours pas terminé la discussion sur les dépenses primaires, les membres du Comité restreint ont abordé dimanche des questions plus générales. Dans ce cadre, les ministres auraient réaffirmé leur volonté d'équilibrer les efforts en réalisant 1/3 de ceux-ci en recettes fiscales, 1/3 en mesures diverses et 1/3 en économie sur les dépenses et la sécurité sociale, a-t-on appris. Le Premier ministre Elio Di Rupo avait en effet proposé que le Comité restreint se penche aussi ce week-end "en parallèle" sur la lutte contre la crise, l'emploi et la compétitivité.

C'est aussi dans ce cadre que s'inscrit la rencontre que les membres du Comité ministériel restreint auront lundi avec les partenaires sociaux (Groupe des 10). Cette rencontre a pour but de faire le point sur l'avancement de l'agenda de la concertation sociale et de faire un état des lieux du conclave budgétaire avec les partenaires sociaux.

Des points délicats comme le saut d'index ou une augmentation de la TVA font toujours polémique au sein du gouvernement. Ils pourraient être abordés à l'occasion de cette rencontre.

Le conclave budgétaire se poursuivra par ailleurs encore la semaine prochaine.

Le Comité ministériel restreint avait repris ce dimanche comme prévu ses travaux à 11h00. A leur arrivée au Lambermont, quelques vice-premiers avaient clairement préparé une petite phrase pour les caméras. Steven Vanackere (CD&V) a répété à l'envi que pour son parti il ne suffit pas de faire le budget mais il faut "redonner l'espoir" en soutenant la compétitivité et l'emploi.

Alexander De Croo (Open Vld) a répété moult fois qu'"aujourd'hui, il faut vraiment essayer d'avancer". Les informations qui avaient filtré samedi laissaient entendre qu'on avait très peu avancé dans la recherche des milliards nécessaires pour maintenir le budget 2013 avec un déficit de 2,15% et qu'il devenait difficile de voter le budget avant la fin de l'année.

Pour le ministre du Budget Olivier Chastel (MR) on est "toujours dans les délais" mais le travail est difficile car il faut trouver 4 milliards d'euros. Il s'est refusé à donner un chiffre d'économies qui auraient déjà été engrangées "car ce serait réduire les chances d'aboutir".

En citant le chiffre de 4 milliards, M. Chastel indiquait indirectement que le gouvernement avait décidé d'intégrer les quelque 600 millions d'euros que représente une croissance moindre que celle retenue par le Comité de monitoring. En tenant compte d'une croissance à 0,7%, le Comité de monitoring a chiffré l'effort nécessaire à 3,7 milliards d'euros pour le fédéral dont il faut retirer les 300 millions des compétences usurpées. Selon les derniers chiffres, la croissance ne serait en 2013 que de 0,3% ce qui représente quelque 600 millions de plus à trouver soit un total de 4 milliards d'euros.

M. Chastel a encore indiqué que le gouvernement avait relancé des groupes de travail sur la fraude fiscale ou social et sur la sécurité sociale pour voir ce que toutes les pistes peuvent rapporter.

"Mais cela ne suffira pas. Il faudra ajouté des mesures fiscales ou non fiscales", a-t-il encore dit. Didier Reynders a abondé dans le même sens. "Il faut faire le plus d'économies possible et puis envisager les autres mesures".

Laurette Onkelinx a rappelé ce qu'elle avait dit la veille à savoir qu'outre le budget et la compétitivité, le gouvernement devait aussi prendre des mesures pour "moraliser le secteur bancaire". Pour elle il faut maintenant avancer. "Les préliminaires c'est bien mais il y a un moment où il faut passer r à l'acte. Il est temps de conclure." Invité à réagir sur RTL-TVI, Bruno Tobback (sp.a) précise qu'il apprécie quand "une femme prend l'initiative".

"Il faut un budget le plus équilibré possible et si cela demande 4 jours de plus ce sera 4 jours de plus", a lancé Joëlle Milquet (cdH). Pour elle, il faut prendre des mesures d'assainissement budgétaire mais aussi de relance.

Steven Vanackere a répété plusieurs fois que, pour son parti, il faut prendre des mesures pour renforcer la compétitivité. "Pour le CD&V, il ne suffit pas de faire un bon budget. Il faut donner une nouvelle impulsion à l'économie. Il faut redonner de l'espoir aux gens. Ce que nous attendons, c'est évidemment que les comptes soient corrects mais aussi qu'on prenne des mesures pour soutenir la compétitivité des entreprises, la croissance et l'emploi."

Didier Reynders a exprimé l'espoir que le gouvernement en terminerait ce dimanche avec les dépenses primaires pour qu'on puisse commencer à discuter du reste.

Le Comité restreint reprenait ses travaux dimanche matin avec l'examen des budgets de la Défense et de la Coopération au développement.

Le ministre de la Défense Pieter de Crem (CD&V) ne semblait pas très heureux en arrivant à la réunion. "La Défense a déjà fait de gros efforts. Nous avons déjà fait 2 milliards d'euros: 800 millions d'économie et 1,2 milliard de réduction de dette."

Pieter Timmermans (FEB) opposé à une augmentation de la TVA

Pour Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB, il faut réduire les dépenses ou du moins freiner leur augmentation, et surtout ne pas créer de nouvelles taxes. Commentant la confection du budget 2013, il s'est dit opposé à une augmentation de la TVA et a regretté qu'aucune réforme structurelle ne soit possible pour restaurer la compétitivité des entreprises. "Comparé à l'étranger nous sommes déjà un des pays les plus taxé", a-t-il dit à propos d'une possible augmentation de la TVA soulignant l'impact d'une telle mesure sur l'inflation alors qu'il était l'invité de "L'Indiscret" sur la RTBF.

A propos d'un possible saut d'index, l'administrateur délégué de la FEB a rappelé qu'il était favorable au dialogue "mais pendant deux ans on n'a pas voulu en débattre et maintenant on est dos au mur".

Et de rappeler que "tous les les 15 ans, on est obligé de faire quelque chose". Ce fut le cas en 1982, en 1985, en 1993. "On refuse toujours les réformes structurelles, et un jour on sera obligé de prendre des mesures encore plus draconiennes qu'aujourd'hui".

"On sera obligé de faire quelque chose. Un saut d'index ou autre chose. On perd en compétitivité depuis 4, 5, 6 ans."

Les membres du Comité restreint rencontrent le "Groupe des 10" lundi à 15H

Les membres du Comité ministériel restreint rencontreront lundi à 15 heures, au cabinet du Premier ministre au 16 rue de la loi, les partenaires sociaux (Groupe des 10), a fait savoir dimanche en fin d'après-midi le porte-parole d'Elio Di Rupo. Le but de la réunion est double, a-t-il précisé : faire un état des lieux sur les travaux du conclave budgétaire et recevoir des partenaires sociaux des informations sur l'état d'avancement de leurs travaux sur les 8 thèmes de l'agenda de la concertation sociale établi en juillet dernier. Ces thèmes sont les suivants: la norme et le coût salarial, la modernisation du marché du travail, le salaire minimum brut interprofessionnel (y compris pour les moins de 21 ans), la réorientation de certaines réductions de charges, la formation des travailleurs, l'innovation et la "recherche et développement", l'enveloppe "bien-être" et enfin la simplification administrative.

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