Suppression d'emplois : Belfius embarrasse l’Etat

La banque veut supprimer 920 emplois. “Etonnement” au sein du gouvernement…

L.Lam.
Suppression d'emplois : Belfius embarrasse l’Etat
©BELGA

Un Conseil d’entreprise a précisé ce jeudi l’ampleur du plan de restructuration qui va toucher le personnel de Belfius (ex-Dexia Banque rachetée par l’Etat belge). On savait depuis le conseil d’administration du 23 octobre que le couperet allait bientôt tomber. Et le coup est rude. Dans les quatre années à venir, la banque rachetée par l’Etat il y a un an compte licencier 920 équivalents temps plein. "Le moins que l’on puisse dire, c’est que le fait que le gouvernement soit actionnaire ne nous protège pas, c’est assez inquiétant" , a réagi Jean-Michel Cappoen, secrétaire général du SETCa.

Hier soir, au sein du gouvernement, les Chastel, Milquet et Onkelinx faisaient part de leur étonnement par rapport à l’annonce de cette restructuration. Un "étonnement" qui ne manque pas de surprendre dans la mesure où les administrateurs ont été choisis par l’Etat belge, actionnaire à 100 % de la banque. Belfius compte un peu moins de 6 000 travailleurs en Belgique et se verrait donc amputé d’un cinquième de ses effectifs. En sus, le plan prévoit des réductions de salaires pour les travailleurs qui restent à bord. On évoque une réduction de l’ordre de 5 %. "Ces économies sont absolument nécessaires pour assurer l’avenir de la banque, justifie Belfius. Le repli sur le marché belge et la baisse des marges nous contraignent à adapter notre organisation et notre structure des coûts". Au cours des quatre années à venir, Belfius espère économiser 210 millions d’euros minimum de façon structurelle. Sur ce total, 70 millions seront économisés en réduisant les frais généraux.

Parallèlement aux 920 emplois perdus, Belfius annonce qu’il compte engager 250 jeunes collaborateurs. Reste à voir si cette annonce n’est pas destinée à faire passer la pilule. "Je n’en sais rien, déclare Jean-Michel Cappoen. On va d’abord s’occuper des emplois existants. Il semble impossible que les pertes soient absorbées par des départs naturels. Sur quatre ans, Belfius ne devrait enregistrer que 300 à 400 départs naturels. Et il faut encore voir dans quelle mesure le gouvernement acceptera des prépensions". Au SETCa, les représentants syndicaux informeront les travailleurs de la situation ce vendredi midi. Le syndicat aimerait recevoir des informations sur les mesures que compte prendre le management pour relancer Belfius. "Le plan est assez incompréhensible, explique Jean-Michel Cappoen. Deux tiers des réductions de coûts sont à charge du personnel, pour un tiers économisé sur le fonctionnement de l’entreprise. A côté de ces mesures, on ne donne aucune information sur la façon de gagner des parts de marché en Belgique".

A l’heure actuelle, on ne parle pas encore de grève. "On ne va pas se lancer dès maintenant dans des croisades" , déclare Jean-Michel Cappoen.

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