Edito: Belfius, pas si vite

Au-delà des paroles de circonstance et alors que nos vies professionnelles iront en s’allongeant, il est urgent de plancher dans notre pays sur la problématique des fins de carrière. Edito de Vincent Slits

Edito: Belfius, pas si vite
©Bauweraerts

Et voilà la problématique des prépensions qui revient à la une de l’actualité. Le refrain est connu : une grande entreprise doit sabrer dans l’emploi, elle actionne le levier des prépensions. Commode. Les grandes entreprises privées ne s’en privent pas, les syndicats défendent le principe et les politiques s’en accommodent bon gré mal gré. Par réalisme. Pour atténuer l’onde de choc sociale dans des entreprises en mutation.

Mais ici, c’est plus gênant, on parle de la banque Belfius, devenue au terme du "sauvetage" de Dexia une banque totalement publique, dont les administrateurs sont désignés par l’Etat. Schizophrénique donc pour un gouvernement qui tente de mener des politiques visant à garder à l’emploi les plus de 50 ans alors que notre pays est régulièrement critiqué par l’Europe pour ses piètres performances en la matière.

Dès lors, après les Chastel, Onkelinx et Milquet qui ont essayé jeudi soir de nous faire croire - sans rire - qu’ils n’étaient pas au courant de ce plan, la ministre du Travail, Monica De Coninck, et celui des Pensions, Alexander De Croo, ont estimé avoir un "problème" avec cette restructuration qui devrait pousser les plus âgés vers la porte de sortie en échange de l’engagement de plus jeunes.

Au-delà des paroles de circonstance et alors que nos vies professionnelles iront en s’allongeant, il est urgent de plancher dans notre pays sur la problématique des fins de carrière. On comprendrait mal ici - dans une entreprise publique et renflouée par l’Etat - que le gouvernement reste aux abonnés absents.

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