Marie Arena: "Les PME veulent de l’aide"

Surpris, les sénateurs PS Marie Arena et Ahmed Laaouej Surpris de l’attitude du ministre des Finances Steven Vanackere qui propose de réorienter l’épargne des Belges vers la Bourse à coups d’incitants fiscaux !

Patrick Van Campenhout
Marie Arena: "Les PME veulent de l’aide"
©Etienne Scholasse

Surpris, les sénateurs PS Marie Arena et Ahmed Laaouej Surpris de l’attitude du ministre des Finances Steven Vanackere qui propose de réorienter l’épargne des Belges vers la Bourse à coups d’incitants fiscaux ! Leur étonnement est lié à cette prise de position qui tranche d’une part sur l’esprit du contenu d’un accord budgétaire fraîchement signé et qui induit une dépense imprévue dans ce même budget. Par ailleurs, pour revenir à quelques points forts de cet accord budgétaire, les deux parlementaires sont encore étonnés de voir le ministre des Finances tenter d’avancer sur un front alors que des chantiers importants censés progresser cette année n’ont même pas encore été ouverts. Bref, de leur point de vue, Steven Vanackere est présent là où on ne l’attend pas et est absent là où il est attendu

Les PME ne sont pas cotées !

"Nous sommes d’accord sur certains principes comme le soutien à l’économie ou l’aide à l’accès au crédit pour les PME qui pose problème actuellement , nous explique Marie Arena. On se rend compte aujourd’hui que les banques qui disposent de capitaux à faible coût et qui ont été aidées durant la crise par les deniers publics, ne fournissent pas correctement ce crédit aux PME. L’accord de gouvernement prévoyait une série de dispositions dans le sens de l’aide aux PME mais dans la pratique, les banques réagissent de manière frileuse face à ce qui est mis sur la table. Et cela, tant face aux produits proposés comme le Livret B qu’en matière de crédit aux PME, en se prévalant à cet égard des nouvelles dispositions imposées par les accords de Bâle III. On attend ici des propositions de la part du ministre des Finances, et qu’il se mette au travail. Celui-ci ne répond pas aux attentes des PME, pas plus qu’en proposant aux particuliers de placer leur épargne en Bourse alors qu’ils ont clairement opté pour un placement sans risque, le compte d’épargne. Son attitude est incompréhensible."

Une assistance fiscale au capital à risque ne s’impose-t-elle toutefois pas dans un contexte de crise ? "Oui, mais les PME que l’on veut aider ne sont pas cotées en Bourse. Et une telle mesure reviendrait de plus à faire supporter le coût de la relance par l’Etat qui a déjà soutenu le secteur financier, et à faire prendre le poids du risque par les particuliers qui ont déjà chèrement payé leur tribut à la crise déclenchée par le monde financier Or, dans la négociation budgétaire, on a insisté pour que toute mesure soit prise dans un cadre budgétaire neutre." Bref, on est ici d’accord sur les objectifs mais pas sur les moyens. Quid de ce fameux Livret B qui apparemment ne trouve pas d’écho dans le monde bancaire belge ? "On ne demande pas ici aux banques d’accepter de proposer du crédit à n’importe qui et n’importe comment , reprend Marie Arena, mais bien de fournir un véhicule transparent aux yeux des épargnants dans le but de fournir du crédit aux PME sur base de dossiers solides." On se souviendra que le projet de Livret B tend à fournir du capital aux PME tout en donnant aux souscripteurs un rendement de quelques pour cent pour un montant investi de 25 000 euros maximum.

Patrick Van Campenhout

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