Di Rupo content pour la Belgique, mais triste pour l'Europe

"Trop de chefs d'Etat et de gouvernement voulaient une diminution substantielle du budget européen", pointe un Premier ministre qui se dit "soulagé" quant à la partie belge du budget.

Belga
Di Rupo content pour la Belgique, mais triste pour l'Europe
©BELGA

Animé d'un "double sentiment", le Premier ministre belge Elio Di Rupo a jugé de façon mitigée l'accord bouclé vendredi en début de soirée sur le cadre financier européen pour la période 2014-2020, après plus de 24 heures de négociations ardues. "J'ai un sentiment de soulagement concernant la partie belge du budget européen, mais j'ai aussi un sentiment d'occasion ratée de conforter l'Europe parce que, globalement, ce budget reste décevant", a jugé vendredi M. Di Rupo devant la presse.

"Trop de chefs d'Etat et de gouvernement voulaient une diminution substantielle du budget européen", a-t-il déploré, pointant le fait que "pour la première fois, le budget européen diminue".

De tradition pro-européenne, la Belgique était partisane d'un budget suffisamment ambitieux pour permettre à l'Europe de fonctionner et d'assumer les missions supplémentaires qui lui ont été confiées, à l'heure où celle-ci s'apprête à intégrer un 28ème membre - la Croatie - en juillet prochain.

La Commission européenne estimait avoir besoin de 1.045 milliards d'euros jusqu'à la fin de la décennie pour travailler efficacement. Elle devra cependant se contenter de 960 milliards en crédits d'engagements, et 908,4 milliards en paiements après les réductions réclamées par une série de pays emmenés par la Grande-Bretagne.

Interrogé par la presse belge pour savoir si le Premier ministre britannique David Cameron devait être considéré que la vainqueur de ce sommet européen, M. Di Rupo a jugé qu'il n'y avait "pas de vainqueurs ni de vaincus".

"Je ne suis ni sourd ni aveugle, mais globalement, vu la configuration politique et les exigences nationales, on a tout de même réussi à réaliser ce budget", s'est-il félicité, saluant à nouveau la "magie institutionnelle permanente" du président du Conseil europée, Herman Van Rompuy, qui a forgé cet accord.

Le chef du gouvernement a ainsi salué les moyens européens dégagés pour la recherche, les infrastructures et le programme Erasmus, ainsi que l'initiative pour stimuler l'emploi des jeunes qui sera dotée de 6 milliards d'euros. Il a en revanche dénoncé la réduction programmée du fonds européen aux plus démunis, "ce qui entraînera une charge plus grande pour les Etats membres".

Quant aux aspects spécifiquement belges du débat, le Premier ministre, qui avait indiqué jeudi en ouverture du sommet vouloir éviter que "la Belgique sorte perdante", s'est félicité vendredi d'avoir pu "rééquilibrer" les propositions initiales d'une manière plus favorable pour le pays.

La Belgique pourra ainsi conserver 20% des droits de douanes - très importants, grâce au port d'Anvers - qu'elle perçoit au nom de l'Union.

Elle décroche par ailleurs une enveloppe supplémentaire de 80 millions d'euros pour ses agriculteurs, ainsi 135 millions d'euros pour aider les travailleurs de son industrie touchée par la crise, comme à Genk ou dans le bassin liégeois.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...