ACW: "Cessez les fausses insinuations"

L'ACW a réagi dimanche soir aux propos lancés par le parlementaire N-VA Peter Dedecker dans l'émission "De Zevende Dag" à la VRT, selon lequel les parts bénéficiaires dans Belfius ne pouvaient être vendues et qu'elles n'avaient pas de valeur marchande.

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ACW: "Cessez les fausses insinuations"
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L'ACW a réagi dimanche soir aux propos lancés par le parlementaire N-VA Peter Dedecker dans l'émission "De Zevende Dag" à la VRT, selon lequel les parts bénéficiaires dans Belfius ne pouvaient être vendues et qu'elles n'avaient pas de valeur marchande. "La N-VA lance une énième fausse information et une énième fausse insinuation sur les anciennes parts bénéficiaires. L'ACW demande que ça cesse", indique l'aile flamande du Mouvement ouvrier chrétien dans un communiqué.

L'ACW réfute les allégations de M. Dedecker sur l'interdiction de vente de ces parts bénéficiaires. Selon lui, une vente était possible sous réserve de l'accord de la direction de Belfius.

"La vérité, c'est que les parts bénéficiaires dans Belfius Banque et Belfius Assurances qui étaient détenues par la société 'Sociaal Engagement' de l'ACW - sur base des contrats conclus avec la banque et l'assureur - ne pouvaient être vendues à un tiers, sauf si un accord était trouvé avec le conseil d'administration de Belfius Banque ou Belfius Assurances", précise l'ACW.

La transaction effectuée en janvier s'est donc déroulée "de manière totalement conforme aux accords existants".

Le Mouvement ouvrier chrétien demande que l'on "cesse immédiatement le dénigrement injuste de son organisation et du travail de l'ensemble de son personnel et de ses bénévoles."

Il confirme sa pleine collaboration à toutes les éventuelles enquêtes fiscale ou juridique sur ce dossier.

"Les parts bénéficiaires ne pouvaient pas être vendues dans Belfius"

Le député N-VA Peter Dedecker était un des invités dimanche de l'émission De Zevende Dag à la VRT après les accusations lancées par son parti contre l'ACW et dans une moindre mesure contre le MOC. A cette occasion, il a déclaré que l'ACW ne pouvaient pas vendre ses parts bénéficiaires dans Belfius. Ces parts n'auraient d'ailleurs pas de valeur marchande. Il se base pour cela sur la publication des comptes annuels de l'ACW.

Au cours d'une conférence de presse tenue jeudi dernier, la N-VA a accusé le Mouvement ouvrier chrétien et plus spécialement son aile flamande, l'ACW, de faux en écriture, fraude fiscale, conflit d'intérêts et abus de bien sociaux dans la gestion des parts bénéficiaires que les deux ailes du Mouvement détenaient dans Dexia et après dans Belfius. L'ACW est beaucoup plus concerné par ce dossier étant donné qu'il détenait environ 85% de ces parts bénéficiaires.

La N-VA a demandé la constitution d'une commission d'enquête parlementaire. Sinon, elle ira en justice, a-t-elle menacé. Les partis flamands de la majorité fédérale on déjà répondu que si la N-VA disposait effectivement de preuves de ce qu'elle avance, elle doit aller en justice.

Quant au secrétaire d'Etat à la fraude fiscale, John Crombez, a déjà indiqué que l'Inspection spéciale des impôts (ISI) analysera le dossier fiscal de l'ACW. "Si vous êtes si sûrs qu'il s'agit de fraude, transmettez vos preuves au parquet", a dit dimanche à la VRT M. Crombez.

Le chef de groupe CD&V Raf Terwingen a abondé dans le même sens : "ce serait presque criminel de ne pas le faire", a-t-il lancé.

Peter Dedecker a tenu ensuite à insister sur le fait qu'il ne s'agit pas seulement d'un problème de fraude mais qu'on peut aussi se poser des questions politiques. "Pourquoi le gouvernement paye 110 millions d'euros d'argent des contribuables pour racheter ces parts bénéficiaires alors que l'ACW dit lui-même que celles-ci ne peuvent être vendues. Ce sont des questions qu'un parlementaire doit avoir le droit de poser".

La question est en effet éminemment politique. L'ACW est indirectement lié au CD&V, le principal adversaire politique de la N-VA.

Quant à l'idée d'une commission d'enquête parlementaire spécifique, même Groen - l'autre parti d'opposition du côté flamand - ne la soutient pas. "Nous ne voulons pas une commission spécifique sur l'ACW mais nous pensons qu'il faut continuer à examiner le dossier Dexia pour faire toute la clarté", a commenté Meyrem Almaci.

Le syndicat chrétien prend ses distances avec le Mouvement ouvrier chrétien

Dans un mail interne envoyé aux cadres du syndicat chrétien ACV/CSC, le président Marc Leemans et le secrétaire général Claude Rollin dénoncent les "pratiques répréhensibles" dont est accusé le Mouvement ouvrier chrétien, en particulier l'aile flamande ACW, pour sa gestion des parts bénéficiaires de Belfius dont il disposait.

Le mail a été envoyé vendredi matin. La veille. "L'ACW lui-même réfute catégoriquement les accusations. Il est évident que même si seule une partie des accusations se révèle fondée, il s'agit de pratiques répréhensibles, que l'ACV/CSC réprouve totalement", écrivent les deux dirigeants du syndicat.

Le syndicat attend du Mouvement ouvrier chrétien qu'il collabore pleinement à l'enquête de l'Inspection sociale des impôts (ISI). "L'ACV/CSC demande à l'ACW de s'expliquer sur ce dossier. Car l'ACV/CSC lutte depuis déjà des années pour une fiscalité juste. Le syndicat s'attend donc à ce que l'ACW se plie aussi à ces principes."

Enfin, les deux leaders se distancient clairement du Mouvement ouvrier chrétien. "Et pour que les choses soient bien claires: même si certains confondent souvent l'ACV et l'ACW, l'ACV/CSC n'a jamais eu le moindre lien avec la société 'Sociaal Engagement', ou avec les parts bénéficiaires."

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