Pas d'annonce sur la concertation sociale à l'issue du kern
Le comité ministériel restreint s'est achevé jeudi soir peu après 19H00 sans annonce sur la situation du dialogue social. Les vice-Premiers ont néanmoins affarmé à l'unisson avoir fait beaucoup de progrès.
Publié le 21-02-2013 à 14h57 - Mis à jour le 21-02-2013 à 20h25
:focal(115x89:125x79)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/DCL4YYPJSVH4BGCXKTN66E6BKI.jpg)
Le comité ministériel restreint s'est achevé jeudi soir peu après 19H00 sans annonce sur la situation du dialogue social. Les vice-Premiers ont néanmoins affarmé à l'unisson avoir fait beaucoup de progrès. Les discussions reprendront demain/vendredi en conseil des ministres, à partir de 10H15.
Jeudi soir, un groupe d'experts travaillera sur quelques éléments du débat salarial, a indiqué le vice-Premier ministre MR Didier Reynders.
Di Rupo appelle les partenaires sociaux à reprendre les négociations
Le gouvernement appelle chacun à prendre ses responsabilités et "invitera la semaine prochaine syndicats et patronat à reprendre les discussions avec le soutien du gouvernement", a dit le premier ministre Elio Di Rupo jeudi à la Chambre.
M. Di Rupo a été interrogé par 10 parlementaires de la majorité et de l'opposition sur l'attitude du gouvernement face aux revendications du front commun syndical qui se sont exprimées jeudi lors d'une manifestation.
Le premier ministre a insisté sur le fait que le gouvernement n'a pas décidé d'un gel des salaires mais d'une modération salariale. "Il est facile pour l'opposition de dire 'je marche avec les syndicats' mais dans une situation aussi difficile que celle que connaît le pays, l'heure est à la responsabilité et pas à l'irresponsabilité", a dit Elio Di Rupo en s'adressant à l'opposition sous les applaudissements de la majorité.
Et d'ajouter qu'il "n'y a pas les bons d'un côté et les mauvais de l'autre". "Nous ne redresserons les pays qu'en unissant nos efforts, syndicats, patronat et gouvernement".
De son coté, le président de la CGSLB, Jan Vercamst, espère qu'une ouverture aura lieu du côté du gouvernement. "Si ce n'est pas le cas, je crains pour la paix sociale", a-t-il déclaré après une rencontre entre les syndicats et la ministre de l'Emploi, Monica De Coninck.
"La ministre a écouté nos demandes, mais n'a pas donné de réponses précises", ont indiqué les syndicats, qui estiment que la balle est désormais dans le camp du gouvernement. "Nous ne pourrons jamais accepter un gel des salaires. La liberté est nécessaire dans les négociations salariales", a estimé M. Vercamst.
Le syndicaliste libéral n'a pas apprécié les déclarations du ministre des Pensions, Alexander De Croo (Open Vld). Ce dernier a en effet déclaré sur la VRT que le gouvernement ne laisserait pas les salaires augmenter. "Il prêche pour sa chapelle", a dénoncé Jan Vercamst.
Les syndicats saluent la mobilisation
Entre 30.000 (selon la police) et 40.000 personnes (selon les syndicats) ont participé à la manifestation "pour le pouvoir d'achat, contre le gel des salaires, pour le maintien intégral de l'index et pour une fiscalité plus juste et plus progressive". Une importante délégation de travailleurs d'ArcelorMittal et de nombreux enseignants étaient notamment présents dans le cortège qui a sillonné les rues de Bruxelles, a constaté sur place l'agence Belga.
Les syndicats ont salué l'importante mobilisation des travailleurs. "Nous attendions 20.000 personnes, vous étiez 40.000! Cette mobilisation montre à quel point les travailleurs en ont assez de payer pour une crise provoquée par les banques et les spéculateurs", a notamment déclaré Anne Demelenne, la secrétaire générale de la FGTB, lors d'un discours à la fin du parcours. Le secrétaire général de la CSC, Claude Rolin, a estimé pour sa part que cette mobilisation était "une réussite et constituait un message clair" pour le gouvernement.
"Combien d'ArcelorMittal, combien de Ford Genk, combien de restructurations et de campagnes de licenciement seront encore nécessaires à nos ministres pour qu'ils comprennent que les politiques d'austérité ne sont pas une solution", a-t-il ajouté.
Aucun incident majeur n'a été constaté lors de la manifestation, a indiqué la police. Les forces de l'ordre étaient présentes en masse sur le parcours, mais sont restées très discrètes. Des services de sécurité avaient également été mis sur pied par les organisations syndicales.
Des délégations syndicales ont par ailleurs été reçues durant la matinée par le ministre des Finances, Steven Vanackere, et par le ministre des Pensions, Alexander De Croo. Des rencontres avec la ministre de l'Emploi, Monica De Coninck, et avec le secrétaire d'Etat aux Affaires sociales, Philippe Courard, ont également eu lieu en début d'après-midi.
Ecolo et Groen! au coeur de la manifestation
Ecolo et Groen, dans l'opposition au fédéral, ont critiqué jeudi l'action du gouvernement Di Rupo et participaient à la manifestation nationale contre l'austérité qui a débuté à 11h00 à Bruxelles. "En refusant de mettre en oeuvre les accords partiels conclus entre partenaires sociaux, en accentuant la pression pour une flexibilité du travail et en plaidant explicitement pour un blocage des salaires et une limitation des allocations sociales, le gouvernement fédéral sape la confiance des travailleurs", commentent les co-présidents d'Ecolo, Emily Hoyos et Olivier Deleuze, dans un communiqué.
Les Verts reprochent au gouvernement fédéral de nuire au dialogue social et de se montrer incapable de développer un projet socio-économique rassembleur.
"Des réformes sont possibles et nécessaires: pour une fiscalité plus juste et plus efficace, un système financier réellement au service de l'emploi et des épargnants, une économie moins gourmande sur le plan énergétique, un meilleur partage de l'emploi, des investissements plus importants dans la recherche et le développement et la formation des travailleurs, la préservation d'une solidarité efficace entre tous nos concitoyens et une Europe plus visionnaire et plus solidaire par rapport à tous ces enjeux", énumèrent les députés Muriel Gerkens et Georges Gilkinet.
Le réseau de transports en commun fortement perturbé
Le réseau des transports en commun bruxellois est fortement perturbé jeudi matin, a annoncé la Stib vers 09h00. Un peu plus de la moitié des métros circulent et dix lignes de tram sur 18 sont assurées à environ 80% de leur fréquence habituelle. Une vingtaine de lignes de bus sur 48 sont également perturbées à des degrés divers. Du côté des Tec, l'ensemble des réseaux sont "perturbés à très perturbés", indique le porte-parole Stéphane Thiery. La manifestation nationale contre les mesures de gel des salaires du gouvernement organisée par les syndicats s'élancera vers 11h00 de la gare du Nord. Un métro circule toutes les 8 minutes sur les lignes 1 et 5 - toutes les 4 minutes entre Gare de l'Ouest et Merode -, ainsi que sur la ligne 6.
Les lignes de tram 3, 4, 7, 19, 25, 39, 44, 51, 55 et 82 sont assurées à 80%. Dix-neuf lignes de bus circulent à une fréquence comprise entre 30 et 80% par rapport à la normale. Un bus sur deux est assuré sur les lignes 12, 34, 43, 49, 53, 66 et 88. Les lignes 13, 14, 20, 29 et 46 circulent à 60%. Environ un bus sur trois est assuré sur les lignes 38, 48, 84 et 87, et trois sur quatre sur la ligne 71.
Du côté des Tec, très peu de bus circulent et ceux qui roulent enregistrent d'importants retards. En Brabant wallon, les lignes entrantes vers Bruxelles (Conforto et Conforto bis) ne sont pas perturbées. Les lignes 22 et 148 circulent partiellement, mais le reste du réseau est très fortement perturbé. Les informations détaillées sur les perturbations sont disponibles ligne par ligne sur les sites www.stib.be et www.infotec.be.
La SNCB renforce son offre de trains vers Bruxelles
La SNCB a décidé de renforcer son offre de trains vers Bruxelles, jeudi, dans le cadre de la manifestation interprofessionnelle pour le pouvoir d'achat, a-t-elle annoncé mercredi dans un communiqué.
Le renforcement de l'offre doit permettre tant aux navetteurs qu'aux manifestants de voyager dans les conditions les plus confortables vers Bruxelles, explique l'entreprise publique.
La SNCB insiste sur le fait qu'elle souhaite conserver sa neutralité envers les voyageurs en toutes circonstances. Elle veut éviter toute polémique entre voyageurs. "Les moyens de communication dans le train, en tant qu'élément essentiel des dispositifs de sécurité, sont exclusivement dédiés à la communication envers les voyageurs", précise la SNCB.
La CGSP-Cheminots avait demandé une autorisation à la SNCB afin de diffuser dans les trains des messages de solidarité dans le cadre de la manifestation. "Le fait que la direction du holding ait refusé de donner son accord pourrait attiser la volonté de certains travailleurs de participer à la manifestation", a expliqué Jean-Pierre Gossens de la CGSP-Cheminots.
Risques de perturbations jeudi à l'aéroport de Charleroi (BSCA) L'annonce du licenciement d'un travailleur et la mobilisation générale à laquelle appellent à Bruxelles les organisations syndicales pourraient provoquer des perturbations jeudi à l'aéroport de Charleroi (BSCA). Lors d'une conférence de presse organisée mercredi, le patron de la FGTB Charleroi, Carlo Briscolini, a évoqué le risque d'un débrayage important des agents de sécurité de l'aéroport. Les syndicats ont déposé voici plusieurs jours un préavis de grève pour dénoncer le licenciement d'un agent de sécurité employé par la firme Securitas. Hasard du calendrier, l'échéance de ce préavis tombe jeudi, journée choisie par les syndicats pour manifester à Bruxelles, a affirmé Carlo Briscolini. L'effet cumulé de deux mobilisations pourrait réduire les effectifs disponibles pour assurer la sécurité de l'aéroport de Charleroi jeudi et perturber donc le fonctionnement de la structure. Les syndicats n'ont depuis le dépôt du préavis pas été appelés à un bureau de conciliation mais ils le seront peut-être d'ici là, a affirmé Carlo Briscolini. Selon la porte-parole de l'aéroport, une réunion avec des responsables de la firme Securitas a tout de même débuté mercredi matin à l'aéroport de Charleroi. La question du travailleur licencié y est semble-t-il évoquée.