Comptes d'épargne: Koen Geens dément le projet, sans rejeter l'idée
Le ministre des Finances Koen Geens (CD&V) a démenti lundi tout projet de supprimer l'exonération de précompte sur les revenus générés par les livrets d'épargne, mais sans en rejeter l'idée toutefois.
Publié le 13-05-2013 à 18h42
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Le ministre des Finances Koen Geens (CD&V) a démenti lundi tout projet de supprimer l'exonération de précompte sur les revenus générés par les livrets d'épargne, mais sans en rejeter l'idée toutefois.
"J'ai simplement dit qu'il s'agissait d'une idée de la Banque nationale", a insisté le ministre des Finances, interrogé lundi matin sur Bel-RTL, après les nombreuses réactions négatives ce week-end des partenaires de la coalition.
M. Geens a précisé que cette idée s'inscrivait dans la recherche de solutions pour réorienter les milliards d'euros placés par les Belges sur les livrets d'épargne. Exportés en partie vers l'étranger, ces dépôts ne servent pas suffisamment à soutenir l'économie du pays, a-t-il rappelé.
L'idée de revoir la fiscalité sur les revenus des livrets d'épargne avait été suggérée l'an dernier par la Banque nationale, laquelle devra affiner sa position dans un second avis attendu en juillet prochain par l'équipe Di Rupo.
A l'heure actuelle, les revenus des livrets d'épargne ne sont soumis au précompte que pour les intérêts dépassant 1.800 euros par an.
"La proposition est très délicate pour le gouvernement", a reconnu le ministre des Finances, "mais l'idée sous-jacente est bonne".
Egalement interrogé par la VRT-radio, M. Geens a toutefois ajouté qu'il ne s'agissait pas d'une bonne solution pour l'immédiat.
"Ce n'est certainement pas une bonne idée maintenant. Pour le moment, les gens en ont assez des impôts. Ils ne participeront que lorsque des alternatives leur rapportant plus avec la même sécurité (que le livret d'épargne, ndlr) leur seront offertes".
A ses yeux, l'importante épargne des Belges doit être utilisée de manière plus "productive".
"Un ministre des Finances doit stimuler ce genre de débat, mais il ne doit pas faire de propositions qui n'ont pas été discutées en gouvernement, ce que je n'ai pas fait d'ailleurs", a-t-il conclu.
Derrière les propos de Geens, se cache la loi de financement
Le MR a mis en garde lundi le ministre wallon du Budget, André Antoine (cdH), contre les déclarations du ministre fédéral des Finances, Koen Geens (CD&V), à propos de la responsabilité de Bruxelles et de la Wallonie dans l'assainissement des finances publiques. Selon Jean-Luc Crucke, derrière ces paroles, se cache la discussion sur la révision de la loi de financement des Communautés et des Régions, toujours en cours à l'échelon fédéral. Bruxelles et la Wallonie sont les deux entités qui seront amenées à porter la plus grande part de l'effort nécessaire pour maintenir le déficit budgétaire dans les limites de ce qui a été décidé, la Flandre étant déjà à l'équilibre a indiqué le 5 mai le ministre des Finances. M. Geens visait notamment la situation des communes.
"Quand M. Geens sort en pointant Bruxelles et la Wallonie, vous pensez que c'est par hasard? Derrière, il y a la loi de financement. Aujourd'hui, on est en train de se faire avoir par un ministre flamand", a lancé le député. Et de prédire: "Quand Geens aura fini de parler, tout le CD&V et toute la Flandre chanteront comme lui". Le ministre wallon a rappelé son étonnement devant les déclarations du ministre fédéral. Il a contesté les chiffres avancés à propos des communes: si l'on en croit les comptes 2011, les communes wallonnes présentent globalement un solde positif de 397 millions d'euros et, d'après l'étude annuelle de Belfius, 70% des communes sont en déficit en Flandre, pour 40% à Bruxelles et 36% "seulement" en Wallonie.
En vue des prochains transferts de compétences et de la révision de la loi de financement, M. Antoine entend maintenir l'objectif d'un retour à l'équilibre budgétaire en 2015, comme cela a été convenu avec le fédéral. Le groupe socialiste n'a pas remis en cause ce principe mais estime que des "prémisses" doivent être prises en compte, en particulier un certain redémarrage économique. Si de nouveaux drames sociaux se produisent, la Wallonie doit se garder des marges de manoeuvre pour être en mesures de réagir, a expliqué Edmund Stoffels.
"Si nous devons rester fermes sur les principes, évitons d'en faire une religion", a-t-il demandé. Autre pomme de discorde entre le fédéral et les entités fédérées: les compétences dites usurpées. Une réunion technique aura lieu sur le sujet le 28 mai, a annoncé le ministre. Là encore, l'opposition MR a invoqué les déclarations des ministres fédéraux sur la question, notamment celles du secrétaire d'Etat Melchior Wathelet (cdH), rappelant dans les colonnes de "L'Avenir" qu'il y avait un accord au fédéral sur cette question.