Le patron de Microsoft poussé vers la sortie

Le directeur général du géant américain des logiciels Microsoft, Steve Ballmer, va "quitter ses fonctions" d'ici un an, a indiqué le groupe vendredi dans un communiqué.

AFP
Le patron de Microsoft poussé vers la sortie
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Le directeur général du géant américain des logiciels Microsoft, Steve Ballmer, va "quitter ses fonctions" d'ici un an, a indiqué le groupe vendredi dans un communiqué. Il restera aux commandes du groupe pendant le processus de recherche de son successeur, précise le communiqué.

L'action bondissait de 8% à 35,02 dollars lors des échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance officielle à New York, à la suite de cette annonce.

"Il n'y a jamais de moment parfait pour ce type de transition, mais le moment est venu", a commenté M. Ballmer. "Nous avons adopté une nouvelle stratégie avec une nouvelle organisation et nous avons une équipe dirigeante épatante" et alors que Microsoft "se transforme en entreprise d'appareils (électroniques) et de services nous avons besoin de quelqu'un qui sera là à long terme pour la mener dans cette direction", a-t-il ajouté.

Le conseil d'administration a nommé un comité spécial pour conduire la recherche d'un nouveau directeur général. Il comprend notamment le président du conseil d'administration et co-fondateur de Microsoft Bill Gates.

Il n'aurait pas choisi la date de son départ 

M. Ballmer, âgé de 57 ans et entré chez Microsoft en 1980, était devenu directeur général en 2000, prenant la suite du cofondateur Bill Gates. Il va rester aux commandes opérationnelles du groupe jusqu'à la désignation d'un successeur. "Il n'y a jamais de moment parfait pour ce type de transition, mais le moment est venu", a commenté M. Ballmer vendredi dans un communiqué dont la formulation suggère que ce n'est pas lui qui a choisi le calendrier de ce départ.

"Je vais travailler étroitement avec les autres membres du conseil d'administration (CA) pour identifier un nouveau directeur général", a pour sa part laconiquement commenté Bill Gates, président du CA.

L'action du groupe s'envolait de plus de 7% à 34,69 dollars en début de séance à Wall Street vendredi, signalant que les investisseurs étaient enthousiastes à l'idée du départ de M. Ballmer.

Dans l'ensemble, les commentaires n'étaient pas tendres sur son bilan chez Microsoft, en perte de vitesse depuis plusieurs années. "Cela fait longtemps que cela aurait dû arriver. Microsoft était clairement sur la mauvaise pente depuis un moment et a complètement raté le virage de la mobilité", sans parler des réseaux sociaux, a critiqué Roger Kay, analyste de Endpoint Technologies Associates. Selon lui, la gestion de M. Ballmer s'est traduite par un exode de cerveaux et "il ne reste plus que des béni-oui-oui dans la direction du groupe".

Dans une note d'analystes, la banque Citigroup dit s'attendre à ce que le nouveau patron soit choisi hors de l'entreprise et souligne que "certains investisseurs ont longtemps fantasmé sur ce départ".

Un peu plus nuancé, Jack Gold, analyste indépendant, note que "Ballmer a beaucoup fait pour Microsoft et cela ne devrait pas être occulté par les problèmes des dernières années". "Cela dit, il est temps pour Microsoft de prendre un nouveau départ et de corriger certains de ces problèmes, et Ballmer n'était pas la bonne personne pour cela".

Microsoft, le numéro un mondial des logiciels fondé en 1975, pâtit fortement du déclin des ordinateurs PC et de son impact sur les ventes de son système d'exploitation Windows, dont la dernière mise à jour a fait polémique en supprimant du menu le bouton "démarrer". Face à une levée de boucliers, le groupe a fait marche arrière et l'a réintégré.

Le groupe peine aussi à imposer sa tablette électronique Surface dont il s'est résolu récemment à baisser le prix, ce qui s'est traduit par de lourdes charges de dépréciation. Il connaît plus de succès avec sa console de jeux Xbox mais, même là, il a annoncé début août qu'il réduisait la voilure pour le lancement du nouveau modèle Xbox One par rapport à ce qui avait été initialement annoncé.

Le groupe a publié ses derniers résultats annuels en juillet: son bénéfice a augmenté de 29% à 21,9 milliards de dollars sur l'exercice décalé 2012-2013, largement en deçà des attentes des analystes, tout comme les ventes. "Cela va être très difficile de trouver quelqu'un capable de redresser Microsoft", assure Roger Kay, selon qui l'entreprise est trop grosse et devrait peut-être être divisée en plusieurs entités séparées.

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