Mais où l'argent peut-il encore rapporter ?
Les taux sur les comptes d'épargne sont bas... et pourraient encore baisser. Alors, faire le gros dos, où explorer d'autres produits pas ou peu risqués ?
- Publié le 24-08-2013 à 05h43
- Mis à jour le 05-09-2013 à 12h15
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A désespérer ! A peine 0,60 % de rendement global annuel sur le compte d’épargne ordinaire d’Axa Banque, 1 % de taux minimum garanti en branche 21 chez AG Insurance pour le Top Safe Invest Long, 1,01 % net pour le bon d’Etat à 5 ans ou encore 1,35 % net pour le bon de caisse à 5 ans chez Belfius Banque.
C’est dire si l’investisseur en quête de rendements fixes et sûrs doit encore ronger son frein alors que les milliards n’en finissent plus de s’accumuler sur les comptes d’épargne (245 milliards à la fin juin).
Que faire, malgré tout, de cette épargne afin d’obtenir de meilleurs rendements ?
Compte d’épargne. La première chose est bien entendu d’opter pour les banques Internet, qui offrent des rendements bien supérieurs aux grandes banques. Mais là aussi, cela se tasse. Voilà un an, MoneYou débarquait en trombe en Belgique, offrant alors un taux annuel global de 2,65 % sur le compte Plus. A partir du 3 septembre, ce même compte offrira 2 %.
A-t-on touché le fond ? "Une remontée des taux sur les carnets d’épargne n’est pas encore pour demain", explique Stephane Vermeiren, General Manager de Rabobank.be.
Pourquoi ? En fait, les banques investissent une partie de vos dépôts d’argent frais dans des placements à 5 ans. " Malgré la remontée récente, le niveau actuel des taux est toujours 0,5 % inférieur à son niveau moyen depuis 5 ans. Cela signifie que tous les jours, le taux de réinvestissement du portefeuille d’épargne continue à baisser, même si les taux des marchés financiers sont à la hausse", explique Benoît Lempkowicz, porte-parole d’Axa.
Tenir à l’œil la BCE
De nouvelles baisses de taux ne sont du reste pas à exclure. " Il est clair que si le climat conjoncturel s’assombrit, la Banque centrale européenne n’hésitera pas d’abaisser son taux directeur, ce qui pourrait entraîner une baisse des comptes d’épargne", remarque Patrick Vandenhaute, Senior Investment Advisor chez Belfius Banque, tout en n’envisageant pas de nouvelle baisse des taux directeurs "dans un avenir proche ".
De quoi se tourner vers des placements à court terme ? Là encore, ce n’est pas mirobolant.
Prenez la nouvelle émission de bons d’Etat. Certes, l’Etat se montre bien plus généreux qu’il y a trois mois, avec un taux brut de 1,35 % pour l’échéance à cinq ans, contre 0,75 % en juin. En net, cela ne fait toujours que 1,01 %, soit deux fois moins que les meilleures offres actuelles sur les comptes d’épargne.
Les bons de caisse de même échéance offrent des rendements un peu plus élevés, de l’ordre de 1,80 à 2,2,0 % dans de nombreuses banques, soit des rendements de 1,35 à 1,65 % net. La différence est donc nette.
Elle est moins criante pour l’échéance 8 ans : 2,15 % brut (1,61 % net) pour le bon d’Etat, et de 2,10 à 2,40 % brut (1,61 à 1,88 net) dans la plupart des institutions financières.
De là à succomber à l’offre de l’Etat ou des banques ?
" Les faibles taux sur le long terme couplés à un précompte de 25 % font que ces produits ne sont pas vraiment une alternative au compte épargne où les avoirs sont immédiatement disponibles ", explique Nathalie Elsocht, porte-parole chez BKCP, tout en soulignant que cela peut constituer une bonne diversification de portefeuille.
"Nous conseillons à nos clients de placer une partie de ses économies dans des produits de moyen terme garanti", remarque Benoït Lempkowicz. Et de rappeler que la personne qui a eu la bonne idée d’opter pour un bon de caisse ou compte à terme de 5 ans voilà quelques mois a bénéficié de rendements supérieurs que ceux proposés aujourd’hui.
Le plus long terme devrait en tout cas retrouver des couleurs. " Le jour se rapproche ou investir sans risque à long terme redeviendra une opportunité pour ceux qui ont trop de cash à court terme", estime ainsi Stephan Vermeiren. "Nos comptes à terme sur 10 ans ont progressé de 2,8 % (brut) début d’année à 3.1 % aujourd’hui."
Diversification
L’investisseur peut aussi se tourner vers les obligations, où il grappillera un surcroît de rendement. Chez Belfius, le rendement du bon de caisse à 6 ans est de 2 % brut. Pour la même échéance, vous pouvez obtenir cette fois 2,30 % brut (1,72 % net) avec l’obligation Belfius funding (NL).
La différence ? Le bon de caisse bénéficie de la garantie de 100 000 euros par personne par banque accordée depuis 2008. Avec l’obligation Belfius Funding, vous êtes certain de récupérer votre mise de départ, " sauf en cas de faillite ou défaut de paiement de l’émetteur et du garant".
" Une obligation est un bon instrument de diversification du risque dans un portefeuille si on est attentif à la santé financière de l’émetteur de cette obligation", rappelle Axa.
Vous devez être également conscient que votre obligation peut perdre de la valeur en cours de route. " Quand les taux remonteront, la valeur de ces obligations descendra mathématiquement mais si l’investissement se fait avec pour horizon de garder le titre jusqu’à son échéance, alors ce risque de variation du cours pèse moins", note Benoît Lempkowicz.
Les indécis peuvent éventuellement se tourner vers la Deutsche Bank, qui offre actuellement un taux de 4 % brut (3 % net) sur base annuelle, mais pendant 4 petits mois seulement. "I l s’agit d’une vente à perte afin de pouvoir attirer de l’épargne qui dot auprès d’autres banques", reconnaît Hans Marien, porte-parole. " Ce nouveau client restera libre comme le vent. S’il souhaite retirer son argent après quatre mois, il le pourra. "