La Grèce envisage de refinancer des obligations de 4,5 mds EUR en 2014
La Grèce envisage de refinancer 4,5 milliards d'euros d'obligations arrivant à échéance en mars 2014 pour parer au trou financier prévisible l'an prochain, a indiqué lundi le ministre des Finances.
- Publié le 14-10-2013 à 12h24
- Mis à jour le 29-10-2013 à 11h22
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La Grèce envisage de refinancer 4,5 milliards d'euros d'obligations arrivant à échéance en mars 2014 pour parer au trou financier prévisible l'an prochain, a indiqué lundi le ministre des Finances.
"Les obligations déjà émises par la Grèce (auprès des banques) d'un montant de 4,5 milliards d'euros arrivent à échéance en mars 2014, et nous pensons les renouveler", a déclaré Yannis Stournaras (à droite sur la photo) dans un entretien au quotidien financier grec Naftémporiki.
Selon le ministre, cette opération "couvrirait une grande partie du trou financier" (remboursements d'emprunts d'Etat), qui s'élève à 10,9 milliards d'euros d'ici 2015, dont 4,4 milliards concernent l'an prochain.
Ce trou financier est un sujet de préoccupation pour Athènes qui négocie actuellement avec la troïka des créanciers, UE-BCE-FMI, sur l'avancement des réformes en vue de la poursuite du versement de prêts.
Outre ce trou financier, la troïka a récemment évoqué un "trou budgétaire" (écart recettes/dépenses publiques) concernant les prévisions de budget à moyen terme (2015-2016), évalué à environ 4 milliards d'euros, ce qui, selon la troïka, supposerait de nouvelles mesures de rigueur.
Sur ce sujet, M. Stournaras a déclaré que le projet de budget à moyen terme n'est pas arrêté, et qu'en tout cas "il n'y aura pas de nouvelles mesures horizontales" (de rigueur), car ce trou (budgétaire), qui selon les estimations grecques ne s'élève jusque là qu'à 2,2 milliards d'euros, peut être comblé avec des interventions pour rendre plus efficace le fonctionnement de l'Etat".
Quant à la possibilité du retour de la Grèce sur les marchés internationaux pour emprunter à moyen et long terme, M. Strournaras a expliqué que cela sera envisageable, "avec prudence", s'il y a "un retour à la croissance et un excédent budgétaire primaire" (hors service de la dette).
Le gouvernement prévoit un léger excédent budgétaire dès cette année.
Depuis l'éclosion de la crise de la dette en 2010 et le recours du pays au mécanisme de sauvetage UE-FMI, la Grèce ne peut emprunter qu'à court terme.
Par ailleurs, M. Stournaras a indiqué que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait prolonger l'échéance des obligations grecques qu'elle détient, dans l'esprit de l'accord du sommet européen du 27 novembre 2012.
Selon cet accord, une aide supplémentaire pourrait être octroyée à la Grèce à condition qu'elle remplisse ses obligations en matière d'assainissement de son économie, a rappelé le ministre.
Plusieurs solutions ont été envisagées, selon cet accord, pour réduire la dette publique: réduction des taux d'intérêt, refinancement de certaines obligations arrivant à échéance, prolongement d'une "période de grâce" qui avait été déjà octroyée ou combinaison de ces solutions.
"Nous avons jusqu'ici rempli nos obligations, il faut que nos partenaires remplissent maintenant les leurs", a souligné M. Stournaras, relevant que "des ministres de la zone euro de grands pays sont incités à trouver une solution" à ce sujet.
Selon l'avant-projet de budget 2014, le gouvernement table sur une légère baisse de la dette publique en 2014, à 319,4 milliards d'euros, soit 174,5% du PIB, contre 321 milliards en 2013.
La Grèce a bénéficié de plus de 250 milliards d'euros de la zone euro et du FMI grâce à deux programmes de prêts successifs accompagnés de mesures de rigueur drastiques.
Début septembre, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, avait indiqué qu'Athènes aurait probablement besoin d'"une aide supplémentaire" car "les problèmes du pays ne seraient pas résolus d'ici 2014".