La croissance de l'économie belge restera "graduelle et modérée" en 2014

La Banque nationale de Belgique (BNB) a revu à la hausse sa prévision de croissance de l'économie belge pour 2013, à 0,2% contre une croissance nulle précédemment attendue, mais confirme sa prévision d'une progression du produit intérieur brut (PIB) d'1,1% en 2014.

Belga

Publié le 06-12-2013 à 15h40 - Mis à jour le 12-12-2013 à 08h05

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La Banque nationale de Belgique (BNB) a revu à la hausse sa prévision de croissance de l'économie belge pour 2013, à 0,2% contre une croissance nulle précédemment attendue, mais confirme sa prévision d'une progression du produit intérieur brut (PIB) d'1,1% en 2014. Cette croissance cahoteuse ne permettra pas d'enrayer la hausse du chômage au cours des prochains mois. La reprise, qui s'est esquissée depuis le deuxième trimestre 2013 en Belgique, avec des deuxième et troisième trimestres qui se sont avérés meilleurs que prévu, n'en est pas moins "très graduelle, très modérée et va se maintenir en 2014, avec une croissance de 0,3% par trimestre par rapport au trimestre précédent", a déclaré le gouverneur de la BNB, Luc Coene, vendredi au cours d'une conférence de presse. L'amélioration constatée aux deuxième et troisième trimestres est surtout le fait du secteur industriel, qui se porte mieux que d'autres secteurs comme la construction ou les services.

"Je voudrais souligner le caractère hésitant de cette reprise. Il n'y a pas vraiment de raisons d'être extrêmement enthousiastes", a-t-il insisté. La faible croissance prévue pour 2014 sera essentiellement soutenue par la demande intérieure. La zone euro devrait quant à elle clôturer 2013 sur un recul de 0,4% du PIB avant une croissance d'1,1% l'an prochain.

S'agissant des exportations, "nous continuons en 2013 et 2014 à voir des pertes de parts de marché mais un peu moins prononcées que les années précédentes", a précisé Luc Coene. La compétitivité des salaires belges a évolué de manière plus positive que dans les pays limitrophes et la moyenne de la zone euro mais "le handicap reste très élevé et cela reste un souci majeur", a nuancé le gouverneur de la BNB.

Les prévisions de la Banque nationale en matière d'emploi sont un peu moins négatives qu'il y a six mois. L'emploi intérieur ne devrait plus se contracter de 6.000 unités mais bien augmenter de 2.500 unités en 2014. Cette hausse sera toutefois trop faible pour compenser l'évolution attendue de la population active. Le taux de chômage devrait donc continuer à augmenter pour atteindre 9,1% de la population active l'année prochaine, "soit le niveau le plus élevé depuis 1998", a souligné Luc Coene, qui s'attend à ce que les créations d'emploi dans l'ensemble du pays ne reprennent qu'à partir de la mi-2014. L'année 2013 devrait se clôturer par une baisse de l'emploi intérieur de 17.400 unités et un taux de chômage de 8,7%.

Le déficit public pour cette année est quant à lui attendu à 2,8% du PIB et devrait rester identique en 2014 alors que l'objectif assigné à la Belgique était un déficit de 2,14% l'année prochaine. Le gouverneur a souligné la "nette baisse" entre 2012 et 2013 du taux de croissance des dépenses primaires. "Cela remonte légèrement en 2014. C'est un sujet de préoccupation car cette croissance attendue dépasse la croissance potentielle de l'économie", selon M. Coene.

La dette publique atteindra pour sa part 100,1% du PIB fin 2013 -contre 99,8% fin 2012- et même 100,8% du PIB l'an prochain, ce qui reste légèrement au-dessus de l'objectif que s'est fixé le gouvernement de contenir la dette sous la barre symbolique des 100% du PIB. Ces prévisions ne tiennent cependant pas compte d'éventuelles mesures qui seraient prises par le gouvernement pour réduire davantage la dette.

L'inflation resterait modérée, avec une hausse de l'indice des prix à la consommation harmonisé d'1,3% en 2014 après +1,2% en 2013. Luc Coene a toutefois constaté que l'inflation sous-jacente -c'est à dire sans tenir compte des éléments les plus volatils- reste légèrement plus élevée en Belgique que dans le reste de la zone euro.