Belgacom sera moins généreux avec ses actionnaires

Comme l’on s’y attendait, c’est le segment mobile qui a le plus souffert chez l’opérateur historique. En un an, les revenus de la division mobile ont baissé de plus de 10 %. La loi télécoms a rendu ce secteur plus concurrentiel, ce qui s’est traduit une baisse générale des prix. En début d’année, Proximus avait également perdu pas mal de clients. L’opérateur a réagi en diminuant ses prix, ce qui lui a permis de regagner 75 000 clients au 4ème trimestre 2013. Dominique Leroy estime d’ailleurs que la guerre des prix devrait peu à peu se calmer dans le mobile. "En 2013, nous avons tenté de maintenir notre base clients, a déclaré la CEO. Cette année, nous comptons être plus agressifs".

Si les revenus du segment mobile ont baissé de plus de 10 %, le segment fixe a continué à bien se porter. En effet, Belgacom a augmenté ses revenus de plus de 2 % dans le fixe. La concurrence y est moins intense et l’opérateur est quasiment dans une situation de duopole avec le câble. L’ouverture du câble à de nouveaux acteurs pourrait remettre en question cette confortable position mais elle ne devrait commencer à produire ses effets qu’en 2015.

"Des arguments contre la taxe wallone"

Comme prévu, Belgacom a annoncé qu’il serait moins généreux avec ses actionnaires. C’est ce qu’avait annoncé Dominique Leroy au moment de sa nomination. Pour l’exercice 2013, le dividende brut sera de 2,18 euros par action, contre 2,49 euros l’année précédente. Les trois années suivantes, le dividende sera limité 1,5 euro, à condition que les résultats financiers soient conformes aux attentes. D’après des déclarations faites à l’agence Belga, le ministre des Finances, Koen Geens (CD&V), s’est montré peu préoccupé par la baisse annoncée du dividende. De son côté, Didier Reynders a rappelé qu’il était favorable à une réduction de la participation publique dans Belgacom.

Belgacom a rappelé qu’il était vigoureusement opposé à la taxe wallonne sur les antennes GSM. Contrairement à Mobistar, l’opérateur historique n’a pas encore lancé d’action en justice contre cette taxe. "Nous espérons encore trouver un arrangement avec la Région, a expliqué Dirk Lybaert, le nouveau Vice-président du département "Legal". Cette taxe va freiner les investissements dans le réseau, ce qui est contraire aux objectifs officiels de la Wallonie. Nous avons des arguments juridiques sérieux pour combattre cette taxe".

Phillip Vandervoort prend le relai

Par ailleurs, on a appris le nom du successeur de Dominique Leroy à la tête de la division résidentielle. Phillip Vandervoort, un ancien de Microsoft, remplacera la nouvelle CEO. Il a occupé diverses fonctions chez InBev, à l’Union minière avant de devenir responsable de Microsoft Belgique et Luxembourg. En 2010, il est devenu General Manager chez Microsoft pour l’Amérique centrale, l’Amérique du sud et les Caraïbes.L.Lam.