Des éoliennes qui tournent "illégalement"

Le Conseil d’Etat a annulé le permis d’un parc à Leuze mais celui-ci continue à fonctionner. Explications.

AvC
Des éoliennes qui tournent "illégalement"
©BELGA

Le Conseil d’Etat a annulé le permis d’un parc à Leuze mais celui-ci continue à fonctionner.Pour Philippe Henry, le ministre wallon (Ecolo) de l’Aménagement du territoire, les décisions de justice défavorables s’accumulent. Le 16 avril, le Conseil d’Etat annulait le permis de construire (accordé en 2010) et d’exploiter du parc éolien de Leuze-Europe, suivant en cela l’avis de son auditeur. Le problème se trouve notamment au niveau de la motivation du permis.

Les dix éoliennes présentes sur le parc éolien de Leuze-Europe appartiennent à Electrabel (7 éoliennes), à l’Intercommunale IDETA (3 éoliennes) et à la Coopérative leuzoise pour les Energies du Futur (1 éolienne).

"Malgré cette décision du Conseil d’Etat et sa demande explicite aux ‘ministres et autorités administratives’ de ‘pourvoir à l’exécution de son arrêt’, les éoliennes implantées dans le parc de Leuze-Europe sont aujourd’hui toujours actives et exploitées", souligne dans un communiqué un des requérants, l’ASBL "Eoliennes à tout prix ?". Le fonctionnement du parc est "illégal", martèle Patrice d’Oultremont, un des requérants. Les requérants ont donc interpellé jeudi matin, par écrit, le Député-Bourgmestre de Leuze, Christian Brotcorne (CDH), ainsi que le collège échevinal afin d’obtenir l’arrêt immédiat des machines. "Christian Brotcorne se dit prêt à poursuivre le processus légal si il y a requête de l’ASBL ‘Eolienne à tout prix ?’. Sans quoi, il n’a pas autorité pour agir au niveau de la commune, laquelle n’est en effet pas intervenante dans le recours au Conseil d’Etat. Cette requête lui sera donc incessamment communiquée", poursuit Patrice d’Oultremont.

100 jours pour Philippe Henry

Du côté d’Electrabel, on fait valoir que l’arrêt n’exige pas l’arrêt immédiat des machines, rappelant que Philippe Henry a cent jours pour délivrer un nouveau permis. Quant au porte-parole du ministre, il fait valoir qu’il s’agit "d’un problème uniquement juridique que l’actuel ministre ou son successeur devra régulariser en tenant compte des remarques du Conseil d’Etat". Mais d’ajouter qu’il pourrait y avoir un "arrêt temporaire" des éoliennes en cas de problème juridique.

Le parc représente un investissement total de 35 millions et un chiffre d’affaires annuel de 6-7 millions dont 3,5 millions de certificats verts "ponctionnés dans les revenus des ménages et autres consommateurs", selon Patrice d’Oultremont.

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