Ryanair: "Brussels Airlines essaie de faire du low-cost, mais ne va pas assez loin"
La compagnie irlandaise s’étend encore en Belgique et prédit la faillite de concurrents. " Ce qui intéresse les hommes d'affaires, c’est de voyager bon marché, d’avoir une certaine flexibilité, plus de bagages… et pas qu’on leur offre gratuitement des cacahuètes ou du Prosecco."
Publié le 23-09-2014 à 17h27 - Mis à jour le 24-09-2014 à 09h02
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/2PAWZ5AKN5ADHJYUNKJMXJNHBQ.jpg)
Ryanair repasse à l’offensive en Belgique. Sept mois après son premier vol depuis l’aéroport de Bruxelles-National, la compagnie a décidé d’ouvrir cinq nouvelles lignes depuis Charleroi et Zaventem. Ryanair va ainsi relier trois fois par jour Dublin depuis l’aéroport de Bruxelles-National, tandis qu’elle proposera, pour l’été prochain, des vols quotidiens depuis Charleroi vers Athènes, Bucarest, Prague et Riga (quatre fois par semaine).
Bref, en 2015, la compagnie estime qu’elle pourra atteindre 6,5 millions de passagers depuis les aéroports belges (dont 4,9 millions depuis Charleroi), soit une hausse de 20 % par rapport à cette année. "Nous sommes déjà la première compagnie en Belgique et nous allons accroître cette avance", explique Kenny Jacobs, le directeur Marketing de Ryanair. D’après ses chiffres, Ryanair aurait ainsi désormais 25 % des parts de marché en Belgique et se positionnerait devant Brussels Airlines (NdlR : qui devrait dépasser les six millions de passagers cette année, voir ci-contre) et Jetairfly. "On peut atteindre assez rapidement 35, voire 40 % de part de marché en Belgique, estime Kenny Jacobs. Il n’y a pas de cannibalisation de notre offre entre Charleroi et Zaventem, qui ont chacun leur zone de chalandise." Ryanair sera, en 2015, à l’origine de 6 500 emplois directs ou indirects dans notre pays, d’après M. Jacobs. En tout, la compagnie va désormais proposer 88 destinations depuis la Belgique. "Nos livraisons d’avions ne suivent pas la demande de nos passagers", s’enthousiasme le directeur irlandais.
Ryanair devrait ainsi se voir livrer 15 nouveaux Boeing 737 cette année. Mais c’est surtout avec le futur modèle du constructeur américain, le Boeing 737 Max, dont la première livraison est prévue en 2019, que Ryanair compte faire la différence. La compagnie en a commandé 200 pour un total estimé à 22 milliards de dollars. "Avec cet avion, qui est plus grand, plus confortable et consomme 20 % moins de fuel, nous allons encore pouvoir baisser nos prix. Cela va être un avantage très important sur nos concurrents."
"Pas de cacahuètes ni de Prosecco gratuits"
Kenny Jacobs prévoit ainsi de la casse chez ses adversaires. D’après lui, les faillites de ses concurrents devraient arriver encore plus rapidement à Zaventem où une "suroffre" va rapidement apparaître sur de nombreuses lignes. "Certaines compagnies vont disparaître ou fusionner. La seule question est de savoir quand cela va se produire. On va beaucoup grandir l’année prochaine et cela va devenir très compliqué pour certains de nos concurrents de suivre un tel degré de compétition. Tout le monde ne survivra pas. Nous, on sait qu’on s’en sortira bien."
Le directeur se montre ainsi peu impressionné par la baisse des prix de Brussels Airlines. "Brussels Airlines essaie de faire du low cost, mais elle ne va pas assez loin. Ils doivent descendre jusqu’à 19,99 euros par trajet s’ils veulent vraiment nous concurrencer." D’après M. Jacobs, une nouvelle "mini-guerre" s’annonce entre les compagnies sur le segment des trajets business. "Les low cost comme nous ou Easyjet proposent désormais de très belles offres pour les hommes d’affaires. Ce qui les intéresse, c’est de voyager bon marché, d’avoir une certaine flexibilité, plus de bagages… et pas qu’on leur offre gratuitement des cacahuètes ou du Prosecco."