Uber: après la voiture, le bateau

L'entreprise américaine Uber, célèbre pour son service controversé de réservation de véhicules avec chauffeur, a lancé à Istanbul sa version maritime, de part et d'autre du détroit du Bosphore.

AFP

"C'est une alternative pour traverser la ville et désengorger la circulation sur les routes, notamment sur les deux ponts qui relient l'Asie et l'Europe", a expliqué à l'AFP Austin Kim, le patron d'Uber en Turquie. "En bateau, vous traversez en cinq minutes alors qu'en voiture, il faut compter près d'une heure et demie".

Avec plus de 15 millions d'habitants, la plus grande ville de Turquie est un cauchemar pour les automobilistes. Selon une étude réalisée sur plus de 200 mégapoles de la planète par le fabricant de navigateurs satellite Tom Tom, Istanbul décroche la palme de la ville la plus embouteillée au monde, devant Mexico et Rio de Janeiro, chacun de ses automobilistes perdant en moyenne chaque année 125 heures dans les bouchons.

Uber propose donc aux Stambouliotes pressés un service de navettes maritimes sur réservation, baptisé Uberboat. Le principe de fonctionnement est le même que pour les voitures. Via une application sur leur téléphone portable, les candidats à la traversée sollicitent une place sur un bateau à proximité qui, s'il confirme sa disponibilité, les embarque dans les meilleurs délais.

L'obstacle de la concurrence

Le prix de la course, de 50 à 60 livres turques (entre 15 et 17 euros), peut être ensuite partagé entre les passagers (10 au maximum par navette), comme pour les voitures.

Lancé fin juin, le nouveau service peine à monter en puissance. "Le week-end, nous avons plus de clients, je dirai que nous transportons 50 à 60 personnes par semaine", confie le capitaine d'une des navettes.

Sur le marché de la navette maritime, la concurrence est rude à Istanbul. Les bateaux municipaux proposent la traversée pour un tarif imbattable de... 1,20 euro. "Nous utilisons plutôt les bateaux mis à disposition par l'Etat, c'est pas cher et on peut les emprunter quand on veut", résume un de leurs habitués, Samet, étudiant.

Uber est l'une des start-up non cotées les plus en vue de la Silicon Valley, avec une valorisation évaluée à quelque 50 milliards de dollars. Son service mobile de réservation de voitures avec chauffeurs est présent dans une soixantaine de pays, mais cet essor s'est accompagné de vives controverses, notamment avec les taxis. Son service Uberpop, qui permettait à des particuliers de transporter des clients à des prix avantageux, a été interdit en France et en Belgique.

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