Tommelein: "Il y a beaucoup de travail au noir chez les taxis"
Le secrétaire d’Etat intensifie les contrôles auprès des taxis… et des chauffeurs d’Uber.
- Publié le 01-10-2015 à 18h30
- Mis à jour le 02-10-2015 à 09h54
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C’est un secteur en pleine ébullition. Confrontés à la concurrence - jugée (par deux fois) illégale par la justice bruxelloise - du service de covoiturage payant Uber, les taxis se retrouvent désormais dans le collimateur des autorités.
Bart Tommelein (Open-VLD), secrétaire d’Etat à la Fraude sociale a ainsi annoncé qu’il allait intensifier les contrôles dans ce secteur. "Les syndicats veulent que je contrôle davantage Uber que les taxis traditionnels, explique-t-il. C’est un peu facile : ils ont un concurrent et ils veulent que je l’élimine. Dans d’autres secteurs, il y a beaucoup de personnes en Belgique qui me demandent de contrôler davantage les étrangers ou ceux qui paraissent étrangers. Mais je ne peux pas faire cela ! Il n’y aura pas de discrimination, les contrôles seront égaux pour tout le monde, Uber ou pas. Tout le monde doit suivre les règles", poursuit le natif d’Ostende. "C e n’est pas à moi, mais à la Région bruxelloise de déterminer si Uber peut exercer dans la capitale ou pas. Mais s’ils reçoivent un feu vert, je contrôlerai si les chauffeurs répondent à toutes leurs obligations sociales."
"Certains font diversion"
Selon M. Tommelein, qui avait convié hier les représentants des taxis à une table ronde en compagnie des ministres des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA), et des PME Willy Borsus (MR), un protocole d’accord destiné à combattre la fraude sociale et fiscale dans le secteur des taxis doit être conclu avant la fin de l’année.
Mais cette table ronde commence assez mal puisque les représentants des taxis et les autorités n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le nombre d’employés et d’indépendants qui opèrent dans le secteur. "Les discussions démarrent avec des affirmations fausses," explique Philippe Lescot, secrétaire permanent de la CSC Transcom.
Le secrétaire d’Etat avait ainsi déclaré que 84 % des chauffeurs de taxi étaient indépendants. "C’est exactement l’inverse : il y a 80 % d’employés", s’insurge Sam Bouchal, membre du comité consultatif des taxis et de la Fédération nationale des exploitants indépendants de taxis (FNEIT). "De plus, contrairement à ce que prétend M. Tommelein, les chauffeurs Uber doivent être considérés comme des employés, puisque la société américaine leur donne le travail à faire, module les prix, etc..."
L’élu libéral se défend. "Je ne fais que reprendre les données de l’ONSS, dit-il. Certains veulent faire diversion en se focalisant sur ces chiffres : employés ou indépendants, l’essentiel est d’éliminer la concurrence déloyale dans le secteur." D’après lui, il y a "beaucoup de travail au noir chez les taxis". "Tout le monde sait cela. Il y a quelques secteurs dans ce pays, comme la construction, les transports ou les taxis , qui ne déclarent pas tout."
Bart Tommelein a-t-il des preuves pour affirmer un tel fait ? "Il suffit de consulter les résultats financiers de plusieurs sociétés de taxis pour constater que quelque chose cloche, avance-t-il. On me dit que c’est nécessaire pour survivre, moi je réponds que c’est inacceptable d’avoir des secteurs qui continuent de travailler de la sorte ."