Lunch with… Julie Cruyt, "start-up-euse"

C’est sans doute ce qui l’a amenée à lancer une start-up visant à proposer aux entreprises des programmes "santé" pour leurs employés, combinant au travers d’une app sur smartphone, SPACEF ! T, qui a vocation à s’ouvrir au public par la suite. Cette petite app est formatée pour demander à intervalles réguliers aux utilisateurs sédentaires de bouger sans bousculer leurs collègues de bureau, de faire circuler le sang, de s’étirer et de passer un peu de temps à méditer. "On est dès lors plus éveillé, plus réactif, plus productif. Chaque exercice a été dicté par des kinés. Et les apps dédiées aux entreprises sont aussi validées par le management pour les faire coller à l’esprit de l’équipe", explique Julie Cruyt. Et dans l’absolu, c’est bon, nous dit-elle, "pour des gens un peu paresseux comme moi, qui ne vont pas à la salle de sport mais qui aiment manger."

L’idée est en vogue aux Etats-Unis où le manque d’exercice des employés se traduit par un surcoût pour les entreprises. Les Etats-Unis ? Julie y a vécu plus de 3 ans, voyant de l’intérieur le fonctionnement des entreprises, au titre de consultante dans le secteur de l’innovation et des nouveaux médias, elle qui vient du monde de la télé, en pleine renaissance. Elle a pu comparer les situations des start-up logées à San Francisco et Palo Alto, dans un environnement où le m2 et la vie sont hors de prix, et Portland, une ville très "européenne où", assure-t-elle, "on jouit d’un environnement propice à la création d’entreprises tout en offrant aux jeunes la possibilité de profiter de la nature, d’un climat agréable, et de pratiquer des activités sportives diverses. Ce n’est qu’à une heure et demie de route de Seattle et moins d’une heure et demie d’avion de San Francisco."

Une "autre" Silicon Valley ? Est-ce réellement envisageable chez nous ? "C’est possible, mais il faut des incitants, et… des lieux de détente, parce que les jeunes veulent aussi ce confort. Tout cela en apportant à ces jeunes entrepreneurs l’esprit d’entreprise américain, avec son efficacité, cette volonté de se battre, la "struggle for life", qui vient s’ajouter à la qualité créative propre à la culture latine. Ici, on est dans l’ouate… Et puis, il faut bouger : aujourd’hui, on est tous nomades dans un monde réduit technologiquement à la taille d’un village."

Et c’est tout cela qu’elle souhaite apporter au BetaGroup en assistant les jeunes entrepreneurs, en les coachant et en les conduisant à mener au mieux leurs "pitches" face aux candidats investisseurs qui assistent aux sessions de l’association comme celle qui aura lieu le 15 mars prochain. Mais pour arriver à gérer ce petit monde, Julie Cruyt, polyglotte, a aussi dans son sac une batterie d’outils acquis durant son parcours professionnel (Canal +, Skynet…) et universitaire. Licenciée en Sciences Po de l’ULB, elle est aussi passée par l’Anglia Polytechnic University, la Sorbonne et Solvay Business School…

Un parcours atypique et… sportif

Evoluant dans le secteur des médias et de l’innovation depuis près de 15 ans, cette journaliste à ses heures - devenue rapidement une "Business Developer" - a travaillé pour le compte d’entreprises à la croisée des chemins entre nouvelles technologies et contenu audiovisuel (Canal +, Paramount Pictures, Ascent Media, Belgacom, Deutsche Telekom,…) pour lesquelles elle a participé au développement de plates-formes IPTV, Web, Mobile, connected TV et systèmes de reconnaissance gestuelle, dont l’apparition s’est faite d’ailleurs plus rapidement que leur traduction en langue française.

Julie Cruyt a également inventé, produit et réalisé plusieurs centaines de programmes courts interactifs et multi-écrans afin de garder l’audience captive à travers un espace publicitaire pour le compte de Band TV au Brésil et MTV au Sri-Lanka.

Adepte du "mens sana in corpore sano", Julie Cruyt privilégie les outils lui permettant d’équilibrer une vie trépidante avec le maintien d’une forme physique. Ses applications de prédilection installées sur son iPhone 5S vont de l’agenda Sunrise - créé par notre compatriote Jeremy Le Van et son partenaire Français Pierre Valade et racheté depuis par Microsoft - aux différents outils privilégiant les contenus audio (Podcast, Audible permettant d’écouter un bon livre quand vous n’êtes pas en mesure de le lire, ainsi que la fonction "text-to-speech" intégrée dans iOS déclenchant l’écoute - en faisant glisser deux doigts depuis le sommet de son iPhone - de n’importe quel contenu texte affiché à l’écran, comme les articles du New York Times, son quotidien préféré). Intégrant la méditation dans ses pratiques d’hygiène quotidienne pour offrir à l’esprit les soins que l’on prodigue habituellement au corps, Julie utilise avec enthousiasme l’application Headspace proposant - pour 9,95 euros par mois ou 5,99 euros par mois en choisissant l’abonnement annuel après les dix premières séances gratuites - des dizaines de programmes pour développer votre créativité, améliorer vos relations aux autres ou encore mieux vous concentrer sur vous-même.

Convaincue que la pratique quotidienne d’une activité sportive est excellente pour la santé, Julie consacre régulièrement sept petites minutes par jour pour se maintenir en forme via l’application "7 minutes workout" proposant une série de petits exercices faciles mais ô combien efficaces, ne nécessitant aucun équipement spécifique, si ce n’est une chaise, un mur et le poids de votre propre corps. Gageons qu’elle troquera bientôt cette application pour SPACEF ! T, son projet "maison" en phase finale de développement, déjà primé à plusieurs reprises, notamment par le Microsoft Innovation Center.