Caterpillar: le Parlement européen veut des sanctions pour les licenciements collectifs injustifiés
Une reprise des expéditions et un retour à des niveaux de production plus volumineux sont importants pour pouvoir approvisionner les clients du groupe, a encore affirmé le porte-parole.
Publié le 05-10-2016 à 15h32 - Mis à jour le 05-10-2016 à 17h11
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La direction de Caterpillar Belgium a demandé en début de semaine aux syndicats de pouvoir reprendre les expéditions de machines et de pièces assemblées, a indiqué mercredi le porte-parole du site. Depuis l'annonce de la fermeture du site Caterpillar de Gosselies (Charleroi), début septembre, celles-ci ont en effet été interrompues.
La demande adressée aux travailleurs est liée également à une augmentation des volumes de production. A l'arrêt pendant plusieurs jours après l'annonce de la fermeture, les lignes de production ont repris du service. Mais les volumes qui en sortent ne sont pas encore suffisants, selon le porte-parole.
Contre une reprise des expéditions et une augmentation des volumes de production, la direction s'est engagée à maintenir sur le site un certain stock de machines, à maintenir les approvisionnements en pièces, à respecter ses engagements en matière de contrats de travail, à informer régulièrement les travailleurs ainsi qu'à limiter le recours au chômage économique. Les demandes de la direction devraient faire l'objet de discussions avec les syndicats dans les prochains jours.
Une reprise des expéditions et un retour à des niveaux de production plus volumineux sont importants pour pouvoir approvisionner les clients du groupe, a encore affirmé le porte-parole.
Le Parlement européen veut des sanctions pour les licenciements collectifs injustifiés
Les entreprises qui procèdent à un licenciement collectif sans réelle base économique doivent être sanctionnées financièrement, estime le Parlement européen, qui demande à la Commission européenne d'examiner la possibilité d'adapter la législation sur les licenciements collectifs.
Les licenciements annoncés chez Caterpillar à Gosselies et chez Alstom à Belfort (France) ont mobilisé les eurodéputés. Après avoir débattu le mois dernier de la nécessité d'une politique européenne industrielle, les groupes politiques ont rassemblé leurs conclusion dans une résolution commune.
Dans ce texte approuvé à une large majorité, les eurodéputés regrettent "la financiarisation progressive de l'économie réelle, qui est focalisée sur des résultats financiers à court terme". Ils demandent à la Commission, et plus spécifiquement à la commissaire aux Affaires sociales Marianne Thyssen (CD&V), de vérifier avec les partenaires sociaux si la législation sur les licenciements collectifs doit être revue.
Le Parlement fait aussi une suggestion à Marianne Thyssen. Sur proposition de Marie Arena (PS), Kathleen Van Brempt (sp.a) et Bart Staes (Groen), il suggère des mesures permettant d'éviter les licenciements collectifs, comme des sanctions financières. Les entreprises qui licencieraient pour augmenter leurs profits pourraient ainsi être privées d'accès aux programmes européens ou devoir rembourser des aides publiques.
Les 2 responsables financiers du groupe Caterpillar de retour jeudi devant les syndicats
Deux responsables financiers du groupe Caterpillar participeront jeudi matin à Gosselies (Charleroi) à la troisième rencontre prévue dans le cadre de la phase d'information et de consultation de la procédure Renault. Déjà présents il y a 15 jours, ils devraient commenter de nouveau devant les syndicats l'étude sur laquelle la direction du groupe s'est appuyée pour décider de fermer l'usine gosselienne. Les échanges entre les deux responsables financiers américains et les syndicats avaient souffert lors de la rencontre précédente de problèmes de traduction en l'absence d'interprètes de métier. "Nous n'avions du coup pas énormément avancé", a rappelé mercredi après-midi Martine Cornet, déléguée principale CNE.
Au sortir de cette réunion, les syndicats s'étaient dits très déçus. Ils avaient notamment jugé très vagues les réponses apportées à leurs questions par les responsables américains.