Montre connectée : un produit enfin mûr ?
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Publié le 17-12-2016 à 10h36 - Mis à jour le 21-11-2019 à 15h30
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On sait que l’industrie high-tech pousse les smart tocantes sur nos poignets, sans rencontrer, pour l’heure, le succès escompté. Mais saviez-vous que les propositions des constructeurs s’affinent et rencontrent de plus en plus la promesse initiale. La Gear S3, de Samsung, testée par nos soins, l’illustre bien. Tour d’horloge Alexis Carantonis. Ah, la montre connectée… Sujet punching-ball usé jusqu’à la corde par tout chroniqueur high-tech qui se respecte. Il y a tous les éléments d’un bon scénar là-dedans.
Une industrie high-tech, en quête d’un nouveau levier de croissance, qui nous vendait le produit, il y a quatre ans, comme la prochaine révolution mobile à envahir nos poignets. Puis, la résistance de la foule, toujours pas convaincue de l’utilité d’un produit "moins beau qu’une vraie montre" et "qui ne fait pas plus que mon téléphone".
Dégadgetisation
Dont acte, en termes de ventes : de juillet à septembre, le marché (en volume) des montres connectées a bu le bouillon : - 51,6 %. Tous les constructeurs ont vu leur vente baisser par rapport à la même période un an plus tôt. Apple, premier, Lenovo, quatrième et Pebble, cinquième sont particulièrement touchés. Seul Garmin, deuxième, s’en tire à bon compte, avec une progression de plus de 300 % sur un an. De son côté, Samsung, troisième, stagne. Les premières têtes commencent à tomber, dans un marché qui peine à trouver son public : Lenovo arrête les frais, ainsi que Pebble.
Tim Cook, grand manitou de la Pomme, réagit aux prévisions funestes d’IDC, criant à qui veut l’entendre que jamais l’Apple Watch ne s’est aussi bien vendue (tout en se gardant bien de fournir le moindre chiffre pour appuyer son propos).
Bref, la smartwatch galère à devenir le kick qu’elle aurait dû être pour le marché, plus compliqué que prévu, des objets connectés, façon wearables. Il est en quête de dégadgetisation de son image.
Pour autant, tout n’est pas à jeter. Si les premières itérations étaient des brouillons de ce qu’une montre connectée aurait dû être, le produit a aujourd’hui mûri. La Samsung Gear S3 (dans sa finition Classic, monnayée 399 €), passée par notre labo, l’atteste.
La livrée montre connectée made in Samsung, cru 2016, arrive pile avant les fêtes dans nos étals. La Gear S3 Classic a pour périlleuse mission de succéder à une Gear S2 qui avait convaincu tous les critiques, via son triptyque design premium/interface logicielle/bague rotative crantée (la meilleure idée sur le marché, toujours naissant, toujours loin d’être mainstream, de la smartwatch). C’est sur les mêmes fondations que la Gear S3 Classic pose son cadran. Ce qui change ? Un écran un poil plus grand (1,3 pouce, toujours SAmoled, toujours le meilleur afficheur du marché dans cette catégorie de produits), un module GPS intégré, tout comme la tripotée de capteurs qui en font un Activity Tracker parfaitement cohérent.
Intégralement en métal et en verre, la Gear S3 Classic affiche des finitions irréprochables. C’est une belle montre, d’apparence classique, et on n’en demande pas plus à une montre, toute connectée soit-elle ! Plus imposante que sa devancière, on trouve toutefois son aspect plutôt testiculo-centré : on la voit assez mal sur un poignet féminin fin, même avec le bracelet le plus girly du lot.
Facile !
On apprécie la facilité de mise en route du produit. Tournant sous Tizen (un OS propre à Samsung), elle se synchronise parfaitement et automatiquement avec votre smartphone, une fois le téléchargement de l’appli Gear effectué et la synchronisation réalisée entre la montre et le téléphone. Gestion des appels (il est possible de passer un coup de fil avec sa montre), comptage des pas, des calories brûlées, météo, cardiofréquencemètre, notifications mails/SMS/Whatsapp, tout y est. Seul bémol : si Tizen est d’une fluidité irréprochable, il souffre d’un déficit applicatif regrettable. Notamment comparé à WatchOS.
Trois jours sans recharge
L’excellent point, en revanche : l’autonomie. Plus besoin de recharger (par induction, après avoir déposé la montre sur son petit socle aimanté) la S3 tous les soirs.
Elle tient, d’après notre test, parfaitement la distance durant trois jours, malgré une utilisation intensive. C’est très important : avec la multiplication des écrans et devices dans nos foyers, qui accepte de recharger une… montre tous les soirs ?
Bref, si l’utilité de la smartwatch reste encore à définir pour convaincre les masses, voici sans doute la proposition qui se rapproche le plus de ce que le produit doit être. Si vous cherchez ce type de produit, ne pas envisager la S3, qui met à l’amende l’Apple Watch sur le plan technique (moins sur le plan logiciel), serait une erreur cruciale.