Qui se cache derrière MCW, le premier cabinet d'avocats virtuel?

Reportage: Louise Vanderkelen
Qui se cache derrière MCW, le premier cabinet d'avocats virtuel?
©Photo News

La grande bibliothèque en bois remplie de divers codes juridiques parfaitement classés aurait pu faire penser au mobilier d’un cabinet d’avocats traditionnel. Pourtant, il n’en est rien. Les ouvrages côtoient ainsi de près ordinateurs, smartphones et tablettes, devenus des outils indispensables à l’exercice du métier d’avocat de maître d’Oultremont et de sa jeune équipe dynamique.

Le cabinet MCW, à Woluwe-Saint-Lambert, est moderne certes, mais surtout précurseur. L’équipe a eu l’idée il y a un peu plus d’un an de créer une plateforme en ligne, sur le net, qui permettrait aux clients de poser des questions et aux avocats d’y répondre en ligne dans un délai imparti. Cette idée aurait pu paraître folle mais il y a une semaine, le site Online lawyers a été lancé sur la toile.

La prévisibilité des tarifs est un atout

"Le site web que nous avons mis en place est très intuitif", explique maître d’Oultremont en pointant son écran d’ordinateur. "Le client pose une question en ligne et choisit un délai dans lequel nous devons lui répondre. Il y a trois possibilités : dans les 24h, les 48h et les six jours. Les tarifs s’adaptent aux exigences de délai et varient entre 95 et 195 euros hors TVA."

Une fois la demande introduite, le cabinet désignera un responsable du dossier dont la spécialisation correspondra au cas du client. "Le site a été lancé la semaine dernière et depuis, nous avons environ cinq nouvelles demandes par jour. Il s’agit souvent de PME ou d’ASBL", précise Julien Bouillot, avocat. Pas de mauvaise surprise donc pour les clients qui connaissent le prix à l’avance et peuvent également demander un devis en cas de poursuite en justice. "S’ils acceptent, nous continuons avec eux, sinon notre collaboration s’arrêtera là mais le client sera averti de nos nouvelles via une newsletter qui lui sera envoyée", ajoute Maître d’Oultremont.

Réseau sécurisé et documents officiels

La réponse demandée par le client lui sera alors envoyée électroniquement sous forme de PDF, un document officiel à en-tête dont il pourra se servir au besoin. Les données privées du demandeur sont sécurisées. "Il s’agit bien sûr d’une obligation que nous devions respecter. Nous avons créé notre propre réseau, avec un forum pour les demandes de précision des clients. Nous n’envoyons bien sûr pas les documents sur des adresses mails classiques facilement piratables."

Pour maître d’Oultremont et ses associés, cette nouvelle façon de fonctionner ne dégrade en rien les relations qu’ils entretiennent avec leurs clients, au contraire. La prévisibilité des tarifs, la rapidité d’exécution ainsi que la sécurisation des données satisfont les clients. "La digitalisation du métier d’avocat est une révolution numérique inévitable", commente l’avocate Natacha Van Donk. Une révolution qui peut faire peur à certains. "Le métier d’avocat est une profession très traditionnelle. Certains ont peur des changements", avoue Jacquelin d’Oultremont.

Alors que le site est sur la toile depuis un peu plus de deux semaines, l’équipe du cabinet d’avocats MCW réfléchit déjà à de nouvelles améliorations à lui apporter. Des outils, tels que la classification en mots-clefs des questions déjà posées au préalable, permettent une recherche dans une base de données qui gonflera au fur et à mesure des années.

Cette pratique, déjà d’application, permet à l’avocat de gagner du temps et de facturer moins à son client. Un véritable "win-win".

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