Nico Vandecaveye, l’intérim autrement
Publié le 11-03-2017 à 20h09 - Mis à jour le 11-03-2017 à 20h11
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Nico Vandecaveye, le nouveau CEO de la société d’intérim Accent, mise sur le digital. Un défi comme il les aime.Rencontre . Destiné à reprendre les rênes de l’entreprise familiale active dans le textile, Nico Vandecaveye a pourtant changé rapidement d’option. Optant pour une carrière très loin du textile même. Depuis début janvier, il est le nouveau CEO belge de la société d’intérim Accent. Un secteur qu’il découvre, après un parcours varié. "Et c’est cela qui est intéressant", souligne-t-il.
Son diplôme de Sciences économiques en poche, Nico Vandecaveye décroche un premier boulot chez Mars en 1987. Très vite des possibilités de carrière s’offrent à lui. "C’est pour cela que j’ai changé mes plans et ai renoncé à reprendre la société familiale, qui a été vendue." C’est à la base qu’il intègre la multinationale, comme vendeur. "C’était un passage obligatoire. J’allais chez les distributeurs potentiels avec ma mallette." En 11 ans, il occupera différentes fonctions commerciales pour finir par la gestion d’une division. En 1996, Mars l’envoie en Pologne comme directeur des ventes. "C’était un grand défi. A l’époque, la Pologne c’était encore vraiment l’Est… Il n’y avait rien. Si on voulait acheter un Mars, il fallait aller dans un magasin étranger et payer avec des dollars. J’ai appris beaucoup là-bas", explique Nico Vandecaveye qui a dû créer tout le réseau de distribution. "Pour la partie ‘petfood’, il a fallu créer le marché, car les gens ne connaissaient pas les aliments pour chiens ou pour chats." C’est ensuite à Londres qu’il poursuit sa carrière chez Mars, comme vice-président de la division Drinks.
En 2008, il rentre en Belgique pour reprendre le poste de directeur général AFH Hygiene du groupe américain Georgia-Pacific, une société active dans le papier. En 2012, la société est rachetée. "Je ne m’y retrouvais plus", déclare celui qui accepte alors le poste de COO chez Base. "Je ne connaissais pas grand-chose à la téléphonie mobile, à part comment utiliser un GSM… Mais Base était un challenger à l’époque et cela me plaisait. J’ai retrouvé l’esprit qui m’avait séduit chez Mars."
C’est une rencontre avec Conny Vandendriessche, fondatrice d’Accent Jobs, qui l’incite à changer, une nouvelle fois, de secteur. "Elle cherchait quelqu’un pour diriger le business en Belgique." Il faut préciser que le CEO d’Accent, Jérôme Caille, était aussi le CEO d’House of RH, holding actif dans toutes les solutions en ressources humaines et dont fait partie Accent qui en est à la base. "La société, active aussi en France, aux Pays-Bas et en Allemagne notamment, a fait plusieurs acquisitions récentes. Cela devenait difficile pour une seule personne de tout gérer."
Si diriger une société active dans l’intérim est une nouveauté pour Nico Vandecaveye, le domaine des ressources humaines ne lui est pas inconnu. "Dans un parcours comme le mien, on a l’habitude de gérer les talents. J’ai toujours été très ‘people minded’ et soucieux du fait que chacun puisse évoluer. J’aime l’idée du challenge que représente le marché du travail avec tous les défis auxquels il est confronté."
Parmi ces défis : le digital. Accent a lancé il y a un peu plus de deux ans une apllication de recherche d’emploi basé sur le principe du "tinder" (j’aime, j’aime pas). Une nouvelle version est sortie vendredi, avec la possibilité de mettre des vidéos. "Nous allons continuer à la développer. Nous pouvons jouer un rôle dans la stratégie RH des sociétés. Nous sommes aussi très actifs sur les réseaux sociaux", explique le patron d’Accent. "Mais le contact humain reste essentiel. Nous avons inventé le ‘phygital’: des bureaux physiques qui font le suivi de Swop et des réseaux sociaux. Nous avons aussi des équipes dédiées qui communiquent avec les candidats via des blogs pour les aider à rédiger un cv, préparer un entretien d’embauche,… "
Active plus spécifiquement sur certaines niches (retail, construction, finance,…), Accent a aussi développé une vision propre de l’intérim. "Notre objectif est que l’intérimaire décroche un emploi fixe. ce qui implique que nous travaillons différemment avec nos candidats et nos clients. Nous allons plus dans le détail", précise Nico Vandecaveye qui souhaite aussi développer la société en Wallonie et à Bruxelles. "Pour l’instant, 80 % de notre chiffre est réalisé en Flandre. Il y a encore des opportunités dans les autres régions. Je sens bien dans nos 220 agences - que je tiens à toutes visiter - cet esprit de challenge, cette envie de faire bouger les choses, qui m’a toujours animé aussi."