GSM à l'étranger: les 3 pièges de la fin du roaming
L’excellente nouvelle s’assortit d’ombres au tableau qu’il faut connaître...
Publié le 22-05-2017 à 13h37 - Mis à jour le 01-06-2017 à 11h46
L’excellente nouvelle s’assortit d’ombres au tableau qu’il faut connaître... Dès ce 15 juin, l’Europe pourra téléphoniquement chanter à tue-tête Libérée, Délivrée.
Après moult palabres, pressions de divers lobbys et retards d’agenda, voici enfin que se pointe la mort du roaming des télécommunications. Ce qui signifie que consommer son abonnement téléphonique mobile pourra se faire dans les mêmes conditions, et au même coût, que l’utilisateur communique (émette des appels, des SMS ou épuise de l’Internet mobile) depuis Bruxelles, Anvers, Marcinelle, Paris, Rome, Barcelone ou Athènes. Cependant, plusieurs pièges béants, s’ils ne sont pas anticipés, risquent de doucher l’enthousiasme des mobinautes. Topo.
1. Le roaming est mort, pas les appels vers l’étranger ! C’est le plus risqué des raccourcis, à ne surtout pas prendre. La fin du roaming des télécommunications, concrètement, signifie que vous pouvez utiliser votre forfait mobile comme si vous étiez en Belgique peu importe où vous vous trouvez en Europe… À condition d’émettre des communications nationales. Donc de Belgique à Belgique ! Concrètement, si vous appelez, avec votre numéro belge, un autre numéro belge, le prix sera identique, peu importe votre localisation en Europe au moment de l’appel. En revanche, si avec votre numéro belge, avant ou après l’échéance du 15 juin, appeler avec votre numéro belge un numéro français (par exemple), sera toujours considéré comme un appel vers l’étranger engendrant d’office une surfacturation. Et ce surcoût n’est pas anodin : la minute, de GSM à GSM, d’un appelant belge vers un numéro mobile français, coûte 0,65 € chez Base et Voo Mobile, 1 € chez Orange et 1,05 € chez Proximus.
Autrement dit : le roaming ne signifie absolument pas que tous les Européens pourront s’appeler sans surcoût à partir du 15 juin… Gare !
2. L’exception et les limites des MVNO. Il existe en Belgique plusieurs MVNO (Mobile Virtual Network Operators), dont certains d’importance majeure. Citons Voo Mobile et Telenet, pour ne prendre que les deux agglomérant le plus d’abonnés.
Ces opérateurs virtuels, qui ne disposent pas de leur propre réseau mais louent celui d’un autre (Orange, dans le cas de Voo et Telenet), ne disposent pas des mêmes obligations que les opérateurs classiques en matière de suppression des droits de roaming. Et pour cause, expliquaient justement nos confrères de BeMobile : un MVNO ne peut générer de revenus sur le roaming entrant en Belgique. Conséquence ? Aucun MVNO belge ne fera (pour l’instant) l’impasse sur la suppression du roaming, ce qui serait l’équivalent d’un hara-kiri commercial. En revanche, Voo Mobile a obtenu de l’IBPT une dérogation lui permettant l’instauration d’une limite : autrement dit, les abonnés Voo Mobile pourront bien roamer au sein de l’UE, mais avec une limite : 60 minutes, 60 SMS et 200 Mo de data par jour. Une limite à relativiser, puisque très confortable, mais une limite quand même.
3. 6,17 € la minute en Tunisie ! La mesure ne concerne pas les appels sortants et entrants dans le monde, hors-Europe. Et c’est ici que sommeillent pourtant les plus gros scandales. Un exemple ? Vous passez vos vacances à Sousse, en Tunisie, et souhaitez dire à votre famille en Belgique que vous avez bien atterri ? Ne comptez pas moins de 6,17 € la minute !