Brussels Airlines va engager "au moins" trente pilotes
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Publié le 18-05-2018 à 15h27
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La compagnie belge ne fera plus appel à des pilotes intérimaires durant la saison estivale.Déçu" mais "résolu" à trouver des solutions. Voilà l’état d’esprit d’Etienne Davignon, le président de Brussels Airlines après de longues heures de négociations avec les pilotes de la compagnie belge (lire notre édition précédente). Le Comte espère encore pouvoir éviter deux nouvelles journées de grève prévues en juin, même si le calendrier est très serré. "Nous avons un processus pour y arriver, explique-t-il. Vendredi, nous mettons notre équipe au point pour pouvoir commencer les travaux mardi. L’idée est de déterminer en commun, d’ici les 30 jours à venir, les demandes des pilotes qu’on peut réaliser maintenant et celles qui le seront plus tard. Toutes ces demandes ne sont pas réalisables et les représentants des pilotes le savent très bien."
On dit que vous avez un budget très limité pour satisfaire vos pilotes, vous confirmez ?
Ce n’est pas une question de budget, mais de savoir par quoi on commence. Il y a des priorités. Nous sommes ainsi en faveur de la suppression du recours à des pilotes intérimaires durant l’été. C’est une constatation commune et un changement fondamental.
Cela veut-il dire que les pilotes vont avoir davantage de travail en été ?
De toute façon, la compagnie a davantage de travail en été. C’est une réalité, pas seulement chez nous mais dans un grand nombre de compagnies. Pour le moment, cette situation était gérée par des intérimaires (NdlR : jusqu’à 20 % de l’effectif en été d’après des sources syndicales). Désormais elle sera réglée par des pilotes appartenant à la compagnie. Ce qui permet de favoriser des promotions de commandant de bord, etc.
Vous allez donc engager de nouveaux pilotes ?
On va effectivement engager des pilotes. Combien ? Au moins trente car Brussels Airlines ne fera plus appel à des pilotes intérimaires durant la saison estivale. Je ne dis donc pas qu’il y aura nécessairement plus de pilotes volant pour la compagnie, mais leur statut sera différent. Il y aura désormais un corps de pilotes qui est à même de répondre aux obligations sur les deux saisons.
Ce qui veut dire que vous allez pérenniser l’emploi de ces pilotes intérimaires ?
Ceux-là ou d’autres. L’important est qu’il n’y ait plus qu’un statut de pilote dans la maison. C’est surtout cela le changement.
Qu’en est-il des discussions avec le gouvernement quant à la reconnaissance de la pénibilité du métier de pilote ?
Le ministre Bacquelaine a expliqué que ce métier ferait l’objet d’un examen comme toutes les professions particulières. Le mot pénible porte à confusion. Est-ce pénible de s’asseoir dans un cockpit ? Non. Mais il y a d’autres contraintes et difficultés. L’examen devra déterminer si ce métier est pénible ou pas.
Est-ce que Lufthansa, qui possède à 100 % Brussels Airlines, est inquiète ?
Pour l’instant, Lufthansa suit ce que nous faisons et ne nous embête pas. Si ça tourne mal, chacun prendra ses responsabilités, mais on n’en est pas là.
Mais les Allemands n’ouvrent pas le portefeuille dans ces négociations…
Lufthansa a fait l’analyse des comptes de Brussels Airlines : voilà ce qu’elle peut faire ou ne pas faire. Nous avons déjà décidé, bien que nous soyons dans une situation de perte, de faire des augmentations de coûts en engageant des gens supplémentaires. La productivité va baisser. On doit encore chiffrer cela. On accepte ces changements, mais on doit en connaître l’ampleur. Il y a en tout cas un accord complet de tous les acteurs.
Le dossier d’augmentation des salaires semble plus compliqué à digérer pour Lufthansa, est-ce le cas ?
Nous avons aussi une contrainte en Belgique : nous avons été rappelés à l’ordre par le ministre car nous ne respections pas l’accord interprofessionnel.
Selon Jean-Jacques Cloquet, le patron de l’aéroport de Charleroi, Brussels Airlines "n’existe plus", que lui répondez-vous ?
M. Cloquet dit ce qu’il veut. Qu’il s’occupe de Charleroi, moi je m’occupe de Brussels Airlines.