Liège s’impose sur la scène "MusicTech"
Publié le 08-07-2018 à 20h01
:focal(936.5x475.5:946.5x465.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/K4AH6UBT3VFC7DS2KLJIM422ZE.jpg)
Le "Wallifornia MusicTech" a tenu sa deuxième édition dans le cadre du Festival des Ardentes, à Liège. Une quinzaine de start-up ont pu se confronter à l’industrie musicale. Tonik, Music Traveler, Soundsgood et Soonvibes ont récolté les lauriers. Certains auront peut-être souri en lisant dans "La Libre", voici deux semaines, que les organisateurs du "Wallifornia MusicTech" (WMT) avaient l’ambition de "devenir numéro 1 en Europe pour les MusicTech". Tout ça au départ de Liège et alors que d’autres grandes villes - comme Helsinki avec le "Slush Music", Berlin et sa "MusicTech Fest" ou Barcelone et "Sonar + D" - n’ont pas attendu la Cité ardente pour rassembler musique et nouvelles technologies, industrie musicale et porteurs de projets innovants, dans l’idée de créer des ponts entre artistes, public, industrie (labels, investisseurs, organisateurs de festivals…) et entrepreneurs.
En seulement deux éditions, WMT aura réussi l’exploit de s’imposer sur la scène "MusicTech" aux côtés de ses aînés et de décrocher le statut de nouveau "hub" européen pour tous les professionnels de la musique et des nouvelles technologies.
Les ingrédients d’une réussite
Ancien d’EMI et de Warner Music reconverti dans le conseil et l’accompagnement de start-up musicales à l’international (via la société TheLynk), Yvan Boudillet ne tarit pas d’éloges à propos de ce WMT 2018. "Les organisateurs ont compris que la musique était devenue un écosystème et non plus seulement une industrie", nous confiait-il, vendredi, en marge de la session de "pitchs" qui réunissait les start-up ayant pris part, depuis le 27 juin, au programme d’accélération piloté par le fonds d’investissement LeanSquare (lire ci-contre).
Pour Yvan Boudillet, un habitué des rencontres "MusicTech", Gérôme Vanherf, le directeur du WMT, a ajouté deux autres ingrédients qui expliquent le succès aussi rapide de l’événement liégeois. D’une part, rassembler à la fois la crème des experts (Scott Cohen, Ted Cohen, Dave Allen, Richard Burgess…) et, "grâce à l’expertise acquise par LeanSquare dans le domaine", les start-up européennes les plus prometteuses du moment dans le secteur des MusicTech. D’autre part, ancrer l’événement au cœur du Festival des Ardentes. Cela permet non seulement de rappeler aux start-up la finalité de leurs projets (le public !) et, aux festivaliers, d’accéder directement à des projets qui intègrent les dernières tendances de l’industrie musicale (qui, à l’instar d’autres secteurs, fait progressivement appel à l’intelligence artificielle, à la blockchain, à la réalité augmentée et virtuelle, etc., pour créer de nouvelles expériences musicales).
Opportunités business uniques
Lauréat du prix Wallimage à la session de "pitchs" (lire ci-contre), Josquin Farge, cofondateur de la start-up française Soundsgood, se réjouit d’avoir fait le plein de contacts (investisseurs, mentors, start-up…). "Les opportunités business que j’ai eues en venant ici, il m’aurait fallu des mois pour les avoir en restant à Paris. On n’est peut-être pas très nombreux, mais toutes les personnes présentes sont des accélérateurs de business. Et ça, c’est assez unique en Europe", confie le jeune entrepreneur, dont la start-up propose, depuis trois ans, un service de création et de diffusion de "playlists" à de larges audiences en se basant sur une communauté de plusieurs milliers d’influenceurs. "Ce qui fait aussi la valeur ajoutée du WMT, c’est le mixte entre industrie, start-up et fonds d’investissement", conclut Josquin Farge.
Tonik, "best start-up Wallifornia MusicTech"
Comme il se doit dans tout programme d’accélération, les start-up ont terminé leur parcours par une session de "pitch" devant un panel composé d’investisseurs, d’experts, de mentors et d’entrepreneurs. C’était l’occasion, pour chacune d’elles, de présenter - en 3 minutes chrono, pas une de plus ! - la vision et l’ambition poursuivies. Vendredi, elles étaient 16 à monter sur scène pour "pitcher" face à un jury composé de 12 professionnels belges et étrangers (1).
Au terme de cette session, le prix de la "Best Start-up Wallifornia MusicTech 2018" a été attribué aux Britanniques de Tonik. Cette start-up, fondée et dirigée par le Canadien Mike Coyle, a développé le concept d’"instruments augmentés". Le premier produit, Pulse, est destiné à accroître la palette sonore d’une guitare acoustique. Comme récompense, Tonik ira passer une semaine d’immersion dans les locaux d’Universal Music, à la Capital Innovation Tower d’Hollywood, en compagnie d’une équipe de mentors. Tonik a également remporté le prix "Sonar + D" (du nom du festival "MusicTech" de Barcelone). Le prix "KIKK", l’un des partenaires du Wallifornia MusicTech, est revenu à Music Traveler. Cette start-up autrichienne a en outre obtenu le prix "Amazon". Le prix "Wallimage" a été attribué à Soundsgood. Le prix "Reed Smith" a récompensé Soonvibes.
1) Le jury était composé de Ted Cohen (TAG Strategic LLC), Virginie Nouvelle (Wallimage), Trond Tornes (Phonophile), Scott Cohen (The Orchard), Turo Pekari (Teosto), Franz Schuller (Indica Records/Grimskunk), Mike Edwards (Audible Magic), Stefan Baumschlager (Sendmate), Greg Pryor (Reed Smith), Jose Martinez (Amazon Web Service), Julian Mazoteras (Sonar + D) et José Zurstrassen (LeanSquare).