Le bio enfin au même prix que le non-bio: où en sont les grandes surfaces ?
C’est l’un des nombreux actes forts que va poser Carrefour, qui va aussi accompagner 50 fermes dans leur transformation vers la culture 100 % biologique
Publié le 05-09-2018 à 06h51 - Mis à jour le 06-09-2018 à 12h01
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C’est l’un des nombreux actes forts que va poser Carrefour, qui va aussi accompagner 50 fermes dans leur transformation vers la culture 100 % biologique. Lors de l’annonce de son plan de transformation, le 25 janvier dernier, Carrefour annonçait vouloir axer sa stratégie sur la transition alimentaire, à savoir aider le consommateur à manger mieux. La présentation du nouveau concept, à Mont-Saint-Jean, dévoilait déjà une partie de la concrétisation de cette stratégie (bio en vrac, mise en avant des rayons fruits et légumes de manière générale, montée en gamme, élargissement des références locales, etc.). Mais, d’ici quelques jours, c’est une petite révolution qui s'entamera.
"Nous allons démontrer que ce n’est pas du marketing et joindre les actes à la parole", explique Baptiste van Outryve, porte-parole du groupe. "Cela se traduira en 14 actes concrets que nous ne pouvons pas encore dévoiler." En exclusivité pour La Dernière Heure, en voici quatre, parmi les plus forts.
Le bio à prix plancher
Avec quelques 4.500 références de produits bio (dont 1.500 lancées cette année), Carrefour entend offrir à ses clients le plus large assortiment possible. "Le prix est aussi important. C’est pourquoi nous allons poser l’acte de proposer, en marque Carrefour, des produits bio les moins chers du marché. Cela signifie que nous garantissons que le prix de ces produits est non seulement moins cher que celui des concurrents en bio, mais aussi moins cher que les produits non-bio."
50 fermes aidées à se convertir au bio
Si le visage de l’agriculture belge se transforme continuellement et que le passage au bio est une évidence pour de nombreux exploitants, réussir cette transition, ne serait-ce que sur le plan financier, n’est pas chose aisée. "Nous allons donc accompagner 50 exploitations pour les aider à se convertir au bio. Cela nous permettra aussi de proposer davantage de références encore. Nous n’allons pas racheter ces fermes, mais bien les soutenir dans ce processus. C’est aussi un message très fort qui prouve que nous voulons passer à l’acte !"
Carrefour n’entend cependant pas supprimer les autres références de ses rayons, mais simplement proposer un assortiment plus large. "En matière de santé, nous ne sommes pas là pour dire au consommateur ce qu’il doit faire. Notre volonté est de lui proposer des alternatives, au meilleur prix."
Des emballages 100 % recyclables
Avec la fin programmée des sacs plastiques, la grande distribution doit aussi envisager des alternatives. "Nous proposons déjà des solutions au rayon fruits et légumes, comme on l’a mis en place à Mont-Saint-Jean. Mais on veut aussi aller plus loin. C’est pourquoi, nous allons supprimer les emballages qui ne sont pas indispensables et proposer des alternatives 100 % recyclables pour les autres. Cela ne se limitera pas aux sacs plastiques, mais aussi au packaging des biscuits, aux emballages des boissons, etc. Nous sommes convaincus qu’en montrant l’exemple avec nos produits de marque distributeur, cela peut inciter les marques nationales à suivre le mouvement."
Soutien privilégié aux producteurs locaux
Si cet acte n’est, en soi, pas neuf, il sera considérablement renforcé. "Cela fait plusieurs années déjà que nous mettons en valeur les petits producteurs locaux en nous approvisionnant en direct chez eux, sans passer par une centrale d’achats. Ce qui garantit un meilleur revenu pour le producteur et de meilleurs prix pour le consommateur. Nous allons aller encore plus loin, en mettant notamment en ligne leurs produits pour les rendre accessibles à ceux qui font leurs courses via drive.be"
Un ensemble d’actes forts, donc, visant à rassurer le consommateur et les producteurs, mais favorisant avant tout une alimentation de meilleure qualité. À suivre...
Delhaize double ses ventes de fruits et légumes
Le rayon frais, et en particulier celui des fruits et légumes, est le cheval de bataille de Delhaize. L’enseigne au Lion a pris le temps d’analyser le feed-back de ses points de vente et de recueillir les témoignages de ses clients via la plate-forme "ma vraie vie" avant de lancer des actions spécifiques en magasin.
"La première a été axée sur les légumes. On s’est rendu compte, via les témoiognages collectés, que les consommateurs étaient demandeurs de solutions pratiques. Les enfants ne mangent pas assez de légumes et les Belges, de manière générale, délaissent trop souvent les fruits. La première action, mettant en avant les ‘légumes rigolos’, a permis de doubler les ventes sur ces produits", explique Karima Ghozzi, porte-parole de Delhaize.
La deuxième action , toujours en cours, vise à favoriser la consommation de fruits. "En la baptisant ‘junk fruit’, on a voulu démontrer que c’est facile de manger des fruits à différents moments de la journée. Que ce soit via des fruits prédécoupés pour gagner du temps et les emporter quand on est pressé, ou devant sa télé, avec un pot de myrtilles qui peut très bien remplacer celui de bonbons. En plus d’être sain, c’est délicieux et fun."
Des actions qui ont, littéralement, porté leurs fruits et que Delhaize entend donc répéter prochainement.
Colruyt fait cuisiner 7.500 classes!
Colruyt développe, pour la 8 e année consécutive, le programme éducatif Cooking Class, en collaboration avec une équipe d’enseignants et de nutritionnistes.
Cooking Class est un programme de cours multidisciplinaires en ligne qui informe les enseignants et les élèves de l’enseignement maternel et primaire sur l’alimentation équilibrée et l’exercice physique. "Ce programme propose des leçons éducatives adaptées aux différents groupes d’âge. Le contenu du programme de cours suit le programme officiel d’apprentissage et est renouvelé chaque année. Ainsi, lors de l’année scolaire 2017-2018, le nouveau triangle alimentaire a été repris dans le contenu des cours. Les enseignants peuvent facilement et gratuitement inscrire leur classe en ligne sur cookingclass.be."
Les enseignants trouvent sur le site Internet plus de 90 recettes faciles à réaliser en classe, et classées par saison. "Ainsi que des leçons thématiques toutes prêtes sur l’alimentation équilibrée, des idées de bricolages originales et 50 vidéos d’exercices physiques. Colruyt stimule ainsi l’utilisation de certaines aptitudes telles que la collaboration en groupe, l’apprentissage de la planification, l’exercice de la motricité fine et la découverte de de saveurs et cultures."
Nutri-score : enfin des étiquettes claires
Dans les rayons, il n’est pas toujours facile de repérer quel produit est le plus sain. À moins de retourner les emballages pour décrypter de petits caractères souvent bien peu compréhensibles, le Nutri-score a fait son apparition. Chez Colruyt et Delhaize notamment. "Grâce à ce label, Delhaize souhaite aider ses clients à comprendre plus facilement et plus rapidement les tableaux de valeurs nutritionnelles complexes et faire ainsi des choix alimentaires équilibrés. Nutri-score est un label visuel : il se compose de 5 lettres et de 5 couleurs qui résument les informations relatives aux valeurs nutritionnelles des aliments. L’objectif étant de munir tous les produits de marque propre de ce label dans les 2 ans ", explique Karima Ghozzi, porte-parole de Delhaize.
L’ambition de Colruyt est de proposer, à partir de la fin septembre, une dizaine de produits Boni Selection intégrant le Nutri-score sur leur emballage. En outre, grâce à l’application SmartWithFood, il sera possible de consulter et de comparer le Nutri-score des produits proposés dans les différentes formules de magasins de Colruyt Group. Les clients ne devront dès lors pas attendre l’adaptation des emballages en magasin pour pouvoir le consulter.
Chez Carrefour, "on ne l’affiche pas encore, mais via notre application, on peut prendre connaissance du Nutri-score de nombreux produits. Il faut savoir que les emballages sont généralement dessinés et produits en très grande quantité, souvent pour plusieurs années. Si on décidait de changer la formule d’un produit, il faudrait jeter tous ces emballages, ce qui n’est pas très responsable non plus. Ce qui n’exclut pas qu’on le fasse un jour..."