Un nouveau monde et des logements à Pairi Daiza : à quoi ressemble l'énorme chantier en cours
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Publié le 16-01-2019 à 17h13 - Mis à jour le 17-01-2019 à 14h58
La Libre a pu visiter, en avant-première, “The Last Frontier”, le nouveau et 8e monde en construction à Pairi Daiza, qui sera accessible au printemps. Ce monde abrite aussi les premiers hébergements du parc : “The Paddling Bear”, “Full Moon Lodges” et “Natives”. Immersion garantie.
Au loin, trois grues trouent le paysage autour de l’auguste tour de Cambron, comme une réplique des machines aux larges tentacules qui arrachent les betteraves dans les champs avoisinants. Sur les parkings, peu de voitures, celles des employés du site, davantage de matériaux en attente. Un camion déboule, un autre s’en va. Un panneau “Accès chantier” confirme une évidence : à Brugelette, Pairi Daiza n’hiberne pas. Loin de là.
C’est que depuis mars dernier, le 8e monde est en construction, “The Last Frontier”, dédié à la Colombie britannique (Amérique du Nord), aux Indiens, aux ours, loups, élans et autres animaux du nord. Le montant exact de l’investissement sera communiqué plus tard. En attendant le projet suivant : “La Terre du Froid”.
“Il y a un an, c’était un parking”, résume Jeremy Lannoy, directeur des grands projets et directeur technique. En clair, responsable de tous les chantiers du site. À l’heure actuelle, à moins de trois mois de l’ouverture de la nouvelle saison, le 6 avril prochain, le 8e monde imaginé par Eric Domb, le fondateur du parc voici 25 ans, prend forme. Huit hectares qui jouxtent la brasserie et l’Isba. Le chantier est énorme, le plus gros depuis l’ouverture du site, car ces huit hectares abriteront pour la première fois des logements, la grande nouveauté des lieux (en même temps que l’ouverture du parc, pendant trois semaines à Noël). Des logements “raccord” avec le monde en question, évidemment.

Les animaux débarquent petit à petit “Plutôt que de construire des hôtels sur un parking à l’entrée du parc, il s’agit ici d’une immersion complète. Le système hôtelier est un système de resort immersif. On va arriver à Pairi Daiza Resort”, explique le responsable avec enthousiasme. Concrètement, ceux qui auront choisi de passer la nuit au parc “auront un accès VIP. Les clients commenceront par déposer leurs bagages qui seront acheminés vers le logement choisi et passeront ensuite dans un ensemble formé par trois tipis pour un accueil en immersion autour d’un grand feu ouvert”. C’est là qu’aura lieu l’enregistrement des visiteurs, qu’on leur délivrera leurs badges et qu’on leur expliquera le déroulement de leur séjour et des activités qui leur seront réservées. Au plus près des animaux et de leurs soigneurs. Immersion, encore une fois. Ils accéderont ensuite via un portique et une passerelle à “The Last Frontier”.
“Pairi Daiza, c’est bien plus qu’un zoo, c’est un jardin des mondes, rappelle Jeremy Lannoy. Et un monde, c’est à la fois une architecture avec, dans celui-ci, un hôtel de type nord-américain, un village “indian native”, décoré avec des éléments qui viennent en direct du Canada. Et puis, on veut aussi montrer ce qu’est une maison troglodyte.” Type “Hobbit”, ce qui ne devrait pas manquer de séduire les enfants. “C’est aussi une culture, la culture amérindienne dans ce cas, poursuit le jeune directeur. Nous aurons des totems, des barques, etc. C’est également un biotope avec un paysage de rivières et de hautes herbes, un début de forêt aussi derrière les maisons troglodytes. Enfin, un monde, c’est une série d’animaux. Une quinzaine d’ours bruns et noirs, autant de loups européens et américains, une poignée d’élans, des pumas, des daims, des castors, des marmottes et 5 ou 6 otaries de Steller, les plus grosses.” Les animaux arrivent petit à petit. Fin décembre, ont débarqué 8 ours bruns américains qui, eux, hibernent bien pour l’instant. Quant aux otaries, elles seront parmi les dernières, elles qui doivent immédiatement plonger dans un bassin prêt à les accueillir.

On enterre les maisons troglodytes Sur le vaste chantier, s’affairent actuellement, 6 jours sur 7, environ 170 ouvriers. “Le parc fait appel à plus de 150 sous-traitants”, pointe Claire Gilissen, la porte-parole du site. Dont beaucoup d’entreprises locales (comme Moulard pour le terrassement). L’hôtel The Paddling Bear (les noms des hébergements ont été révélés à La Libre en primeur), dont la construction extérieure est terminée, se dresse face à la passerelle d’accès. Il boucle la nouvelle zone. Derrière, on aperçoit les maisons du village de Cambron-Casteau. Plus pour longtemps car l’idée est de planter pour prolonger l’effet immersif… et éviter les désagréments pour les riverains. Un talus va donc être élevé et des arbres plantés. “Surtout des gros sujets, des conifères.” En tout, plus de 800 arbres seront plantés dans “The Last Frontier”.
Devant l’hôtel, les travaux du bassin des otaries sont en cours. Sur la gauche de la zone, on aperçoit l’alignement des 10 maisons troglodytes baptisées Full Moon Lodges. Celui des 10 maisons en bois, appelées tout simplement Natives, lui fait face. Reste à en aménager les terrasses et l’intérieur (voir par ailleurs). Entre les deux alignements, l’étendue dédiée aux rivière (son lit est creusé), cascade et hautes herbes où vivront ours et loups. Leur abri les attend déjà, sur le toit duquel une terrasse permettra à tout le monde de jouir d’un point de vue en hauteur. Des loups et des ours, on en retrouvera également derrière les maisons troglodytes, que l’on commence pour l’heure à recouvrir de terre. Une “grotte” aménagée au cœur de la série de maisons accueillera un point horeca et offrira à tous, ici aussi, une vue imprenable sur les ours et loups avec, au fond, la tour de l’abbaye. Tout comme il sera possible de se promener sur le talus où seront enfouis les logements.
Entre l’hôtel et les Natives, place aux pumas et castors, et au-delà des maisons, vers l’Isba, aux élans et aux grues.

Un chantier loin d’être habituel “Ce vaste chantier est loin d’être un chantier habituel”, comme le souligne Jeremy Lannoy, depuis un an et demi au parc après être passé par diverses entreprises générales de construction. Son planning est serré. Les travaux ont été réalisés en partie pendant que le site était encore ouvert au public (la saison dernière, le parc a reçu près de 2 millions de visiteurs). Les maisons enterrées ou les logements en bois requièrent un autre mode de construction. Et, enfin, des animaux sont concernés. “Nous devons construire les enclos des animaux en même temps que les services hôteliers, horeca et de maintenance et ces enclos des animaux doivent être pensés de façon à permettre une très bonne vision des visiteurs et à assurer le bien-être des animaux.”
Rendez-vous dès le 6 avril ? “‘The Last Frontier’ sera accessible au public le plus rapidement possible au printemps” , répond Jeremy Lannoy. Et les logements… dans la foulée. “L’hôtel doit être testé avant la location au public, comme c’est le cas pour tous les hôtels. Le but étant, ici aussi, d’arriver à une ouverture le plus vite possible…”

L’hôtel
The Paddling Bear comptera 26 chambres et 4 suites (de 2 à 4 personnes). Les 10 maisons Natives et les 10 maisons troglodytes Full Moon Lodges pourront accueillir chacune 6 à 8 personnes. Soit un total de 50 “clés” pour accueillir 200 personnes. Avant d’autres hébergements ailleurs dans le parc. Le soir, les visiteurs auront accès pour le dîner au restaurant de l’hôtel (accessible à tous en journée) et aux points Horeca situés dans la “grotte” et la 11e maison Native (une 12e maison sera un lieu d’animations accessibles à tous en journée). Ils devraient aussi avoir la possibilité de se faire livrer un repas dans leur Native et de le déguster sur leur terrasse privative, avec vue sur les animaux.
Le prix d’une nuitée
Les tarifs ne sont pas encore communiqués ni l’offre commercialisée sur le site internet du parc qui renvoie encore toujours à des adresses dans les environs. Les tarifs “devraient être communiqués dans le courant du mois de mars”. Le prix comprendra l’accès au parc pendant deux jours, une nuit en hébergement de grand confort, le repas du soir et le petit-déjeuner, et des activités spécifiques, comme assister au travail des soigneurs.
Terrasse privative
Nous avons pu visiter les logements , sans toutefois prendre des photos de l’intérieur qui doit encore être équipé. Les maisons ont une superficie d’environ 100 m2. Leur ossature est en bois. À l’intérieur, cela sent… le bois. Aux quatre coins, des grumes “en cèdre rouge taillé par des artisans canadiens”, précise Jeremy Lannoy. Devant, un séjour (qui devrait comporter un petit frigo, une machine à café et un micro-ondes) avec baie vitrée sur toute la largeur de la façade donnant accès à une terrasse privative en aplomb sur l’espace central dédié aux ours et loups. Au centre du logement, une salle de bain et un sauna. À l’arrière, deux chambres avec vue sur les daims et les sous-bois.
Baignoire avec vue sur ours et loups
Ici, tout est rond, ou presque. Les baies vitrées, évidemment, les murs des deux chambres à l’avant. Ceux du living forment, eux, un ovale. Dans cette pièce, sont notamment prévus un feu ouvert et un meuble cuisine. À l’arrière, un sauna et une salle de bain, de forme ronde elle aussi. Juste devant la fenêtre… ronde, trône, déjà, une baignoire. “Vous pourrez prendre votre bain tout en regardant les loups et les ours”, déclare Jeremy Lannoy. Qui précise : “Les idées viennent d’Eric Domb. Une équipe d’architectes les met en forme et les équipes d’exécution discutent avec les architectes pour rendre le tout réalisable.”
