Huawei accusé de vol de technologie: quelles conséquences pour la sécurité en Belgique?
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Publié le 30-01-2019 à 15h17 - Mis à jour le 30-01-2019 à 15h18
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Impossible de se passer aujourd’hui de la technologie chinoise en matière d’équipement télécoms.
La Belgique est évidemment arrosée d’ondes dispensées majoritairement par des équipements "made in China", efficaces et bon marché, ce qui explique leur succès. "Il s’agit d’équipements haut de gamme, nous explique un spécialiste du secteur. Je ris lorsque j’entends qu’on suspecte des groupes à la pointe, comme Huawei, de vol de technologies. Ils déposent des brevets à tour de bras. Par ailleurs, il y a des contrôles stricts au sein des unités de production de Huawei, précisément aux fins d’éviter que le matériel soit utilisable à des fins d’espionnage. Si un cas était avéré, ce serait en effet pour le groupe chinois une catastrophe majeure. Évidemment, même pour un spécialiste, il est difficile de trouver des indices. Mais, jusqu’à présent, on n’a rien vu de concret. Quid des secrets de fabrication ? Là, il y a clairement un risque. Comme les entreprises américaines et les autres font tout construire en Chine, il est clair qu’elles exposent aux yeux des sous-traitants une partie de leurs secrets. Apple fait construire ses iPhone en Chine."
Une relative indépendance
En matière de cybersécurité, il est vrai que l’utilisation de matériel informatique construit à l’étranger expose à une dépendance technologique inquiétante, dans le domaine des télécoms notamment. Chez Proximus, on assure qu’aucun élément objectif ne permet de penser qu’il y aurait des risques de sécurité avec le matériel et les logiciels fournis par Huawei. "Ces produits - les antennes que l’on voit sur les toits ou sur les pylônes - sont très souvent fournis par Huawei", nous explique Haroun Fenaux, porte-parole de Proximus. "Mais pour notre réseau mobile, nous ne sommes pas tributaires d’un seul fournisseur. Cela étant, le matériel que nous achetons est soumis à des tests très importants et est sélectionné selon des exigences très strictes. Enfin, si une partie du matériel est produite par Huawei, c’est nous qui gérons le réseau, et pas le constructeur chinois !"
Enfin, il n’y a pas aujourd’hui de cadre normé permettant d’exclure des fournisseurs des appels d’offres du secteur. Une interdiction de la société chinoise n’est ainsi pas envisagée par le Centre pour la cybersécurité Belgique (CCB). "D’autres pays ont plus de réserves sur Huawei, mais, en Belgique, nous n’avons aucune preuve d’un problème concret ou objectif pour la cybersécurité", nous explique une responsable.