Louper sa correspondance pour économiser des centaines d'euros? L'entourloupe qui fâche Lufthansa
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Publié le 16-02-2019 à 13h27 - Mis à jour le 16-02-2019 à 13h28
La compagnie allemande Lufthansa poursuit un de ses clients en justice pour avoir loupé une correspondance lors d’un trajet Seattle-Oslo via Francfort. En quoi est-ce une faute ?
D’abord, précisons que la justice allemande a déjà statué en faveur du passager, mais que Lufthansa a fait appel du jugement. En pratique, le passager a manqué volontairement sa correspondance, et arrivé à Francfort, il a pris un vol intérieur vers Berlin, sa réelle destination. Le principe s’appelle "skip lagging". Il permet à ses utilisateurs d’économiser des centaines d’euros sur des voyages en avion. Ainsi, dans cette affaire, le passager aurait payé bien plus cher un vol direct Seattle-Berlin. La compagnie voit dans cette pratique une contravention à ses propres conditions générales de vente. Les passagers attendus doivent être appelés, ce qui génère des retards, les avions sont moins remplis que lors d’une procédure normale, et enfin, les vols sans escale, plus rentables, sont boudés par une frange des voyageurs. Parce que, même si les compagnies montrent les dents, les voyageurs malins ne se privent pas de profiter du système.
C’est que le principe du "skip lagging" est évidemment simplifié aujourd’hui par les techniques de recherches d’offres en ligne. Notez tout de même que le système ne fonctionne que pour des allers simples et sans bagages en soute (sinon ces derniers se retrouvent dans le pays de destination initial).
Un New-Yorkais originaire du Bangladesh, Aktarer Zaman, a lancé il y a quelques années déjà un site spécialisé dans la recherche de ces combinaisons alternatives, Skiplagged.com. Celui-ci aussi a déjà été poursuivi en justice aux États-Unis. Mais pour l’heure, la justice ne voit rien d’illégal dans cette pratique. Zamman n’y voit pas malice non plus. Mais il déconseille aux voyageurs de pratiquer de la sorte plus de deux fois par an, pour éviter de se voir annuler leurs cartes de frequent flyers.