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Agoria Wallonie, le Forem, Technofutur TIC et TechnoCampus mettent les bouchées doubles pour convaincre les Wallons de se former aux métiers du numérique.
Publié le 27-02-2019 à 16h45 - Mis à jour le 27-02-2019 à 16h50
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Agoria Wallonie, le Forem, Technofutur TIC et TechnoCampus mettent les bouchées doubles pour convaincre les Wallons de se former aux métiers du numérique.
La pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur des nouvelles technologies, cela fait déjà un bout de temps qu'on en parle en Belgique. Mais le temps passe et le nombre de postes vacants a tendance à enfler. La montée en puissance de la révolution numérique (Internet des objets, Big data, Intelligence artificielle, Industrie 4.0, ...), et la manière dont elle modifie à la fois l'activité des entreprises et les profils recherchés, y est pour beaucoup. Pour le seul secteur de l'industrie technologique, le nombre de postes aujourd'hui vacants sont évalués à 30.000 en Belgique.
Une étude initiée en 2018 par Agoria montre que si on ne fait rien, cette pénurie d'emplois va continuer à grandir et toucher progressivement tous les secteurs de l'économie. "En l'absence de mesures, pas moins de 584.000 postes vacants ne seront pas comblés d'ici 2030 en Belgique", rappelait aujourd'hui Dominique Demonté, le nouveau directeur général d'Agoria Wallonie, à l'occasion du coup d'envoi d'une vaste campagne de sensibilisation sur la "trans-Formation digitale" de la Wallonie. Rien que pour la partie wallonne du pays, on parle d'un risque de 185.000 emplois vacants d'ici 2030! Pour une région qui compte encore plus de 200.000 demandeurs d'emploi, le fossé entre offre et demande est criant. Pour les entreprises concernées, c'est évidemment un frein à leur croissance.
La Wallonie agit déjà contre ces pénuries. En particulier, le Forem et son réseau de centres de compétence (25 au total) multiplient les formations pour assurer une meilleure adéquation du marché du travail aux besoins des entreprises. Le catalogue du Forem contient pas moins de 275 formations qualifiantes! Parmi elles, 131 concernent directement la liste des 88 métiers critiques ou en pénurie.
Depuis l'année dernière, l'opération "coup de poing pénuries", initiée par le ministre de l'Emploi et de la Formation, Pierre-Yves Jeholet (MR), en partenariat avec le Forem, est venue renforcer la lutte contre les pénuries de main-d'oeuvre. Il s'agit de former "sur-mesure", à la demande d'entreprises (actives notamment dans le domaine des nouvelles technologies), toute personne qui le demande. Depuis le lancement de la mesure, 27 demandes émanant de 55 entreprises ont été introduites auprès du Forem. "Ce sont des parcours professionnels développés avec une ou plusieurs entreprises qui, en contrepartie, s'engagent à embaucher au moins 80% des personnes ayant réussi la formation", explique Yves Magnan, directeur "produits et services" au Forem. "Tout ce que les gens risquent en participant à ce programme 'coup de poing', c'est de décrocher un premier contrat de travail dans une entreprise!". Un incitant financier de 350 euros (net) est même attribué aux candidats en cas de réussite (cet incitant concerne à la fois l'opération coup de poing et les formations aux métiers en pénurie).
"Pour 1 job qui disparaît, 3,7 jobs se créent dans le digital"
C'est pour mieux informer le public, en particulier les plus jeunes, qu'Agoria Wallonie, le Forem et deux de ses centres de compétence actifs à Charleroi (Technofutur TIC et TechnoCampus) vont entamer, ce 28 février, une campagne de communication sur les réseaux sociaux. Avec un objectif principal, ont expliqué les quatre partenaires lors d'une rencontre avec la presse: donner l'envie de s'engager dans une formation d'avenir pour inventer le monde de demain et, par là même, rester maître de son destin tout en s'épanouissant. "Travailleur, chômeur, homme, femme, jeune, moins jeune, littéraire ou matheux, bardé de diplôme ou autodidacte, peu importe le profil!, dit Yvan Huque, directeur de Technofutur TIC, dont le centre propose des formations aux métiers de l'informatique et du numérique (développeurss web, data analysts/scientists, marketing digital, etc.). Les seules barrières à l’acquisition de nouvelles compétences dans le domaine du numérique sont celles de la volonté, de la persévérance et de la curiosité". Chez Technofutur TIC, on indique que 74% des demandeurs d’emploi trouvent un job après avoir suivi une formation qualifiante. Les taux sont quasi similaires pour TechnoCampus, centre qui cible davantage les nouveaux métiers industriels (conception et production d'objets connectés, robotique, maintenance, nouveaux matériaux, etc.).
A travers cette campagne, l'objectif est aussi de démontrer que, contrairement à ce qu'on pourrait penser, la numérisation et la robotisation de l'économie ne s'accompagne pas d'une destruction nette d'emplois. "Il y a des destructions, comme il y a des mutations et des créations de jobs, insiste Dominique Demonté. Pour un job qui disparaît, il y a 3,7 jobs qui se créent dans le digital. Mais à la condition de mettre en place des parcours de compétences pour aller capter ces nouveaux emplois. Et cela concerne tous les publics".